samedi 28 novembre 2009

"E LA NAVE VA" : LES FANTÔMES DE LA PUNTA DELLA DOGANA.

Palazzo Grassi. Photographie ©FDM, 2009

"À proximité passent les nuages, qui glissent et s'abîment sempiternellement dans les eaux du canal. Chaque ruelle ou allée marine fonctionne ainsi, comme une glace trouble et sans tain qui reflète les apparences en les diluant et déformant." ("Le Bateau des morts", in Borges & Borges illimited)

Parcours sans faute pour l'installation de la Fondation Pinault (Palazzo Grassi et Punta della Dogana) dans la courbe et à la pointe du Grand Canal.

François Pinault règne désormais sur deux lieux vénitiens d'exception. À l'élégance dix-huitiémiste du Palazzo Grassi fait écho le bâtiment de la Douane de mer, cette "friche industrielle" de prestige qui s'avance tel un éperon à l'extrême pointe du Grand Canal.

Avec ses fenêtres ouvertes en arc de cercle sur la lagune, ses voûtes en carènes de bateau, ses larges salles, La Douane de Mer était prédestinée au déploiement des fastes de l'art contemporain. Tadao Ando, l'architecte, y a ménagé, de salle en salle, des systèmes de perspectives, des "vedute" qui multiplient astucieusement les points de vue sur les œuvres.

Murakami et la drôlerie de ses figurines géantes y côtoient le cheval à la tête plantée dans le mur de brique de Maurizio Cattelan. Ou la démarche, plus conceptuelle, de Rachel Whitehead : empreintes du dessous de chaises, moulées dans des résines de différentes teintes.

À contempler toutefois la perfection quasi clinique de cette muséographie, on souhaiterait qu'un vent de folie ou de révolte s'empare des œuvres, qu'elles se faufilent toutes, le soir venu, sur des barges, qu'elles s'échappent du Musée, s'aventurent sur le Grand Canal et envahissent Venise.

Qu'on puisse les voir et les admirer dans toute la Cité, et toutes ensemble, ces quelque 2000 pièces de la Collection Pinault. Dans la débauche d'un carnaval d'un nouveau genre.

Que toutes ces œuvres et ces fantômes glissent au long des canaux, des venelles, surprennent le visiteur ou le passant.

Qu'elles finissent par s'échapper, par essaimer dans la lagune.

Peut-être finiront-elles, ces œuvres, diluées, perdues, noyées dans les eaux miroitantes...

Allons ! C'est un rêve.

Mais j'ai bien vu, au petit matin, surgir du fin fond de la brume et surnager dans le ciel de la lagune, la soldatesque des frères Chapman, leurs Goya grimaçants, leurs crucifix décapités. Et la cruauté d'un monde qui ne voulait pas finir.

Site du Palazzo Grassi
Livre : Borges & Borges, illimited

LE RISQUE DE L'INTERPRÉTATION. JOURNÉE D'ÉTUDE. LYON 2.

le 11 décembre 2009 de 9 h à 18 h15

LE RISQUE DE L'INTERPRÉTATION

(Philosophie, histoires littéraires, photographie, cinéma, etc.).

Journée des doctorants. Organisée par l'EA 4160.
PASSAGES XX-XXI (LYON 2)

Amphi Marc Bloch
ISH, 14 avenue Berthelot
60007 LYON

PROGRAMME

Contre-expertise d’une trahison

9h : Florence de Mèredieu
L’affaire Artaud, Journal ethnographique : le chercheur et la question de l’interprétation.

9h45 : Marc Courtieu
Mélancolie, métaphore et vérité. Lectures d’Artaud : d’une esthétisation de la folie.

10h05 : Véronique Labeille
Le philosophe se trompe et il a raison.

10h25 : questions — 10h45 : pause

Du texte à la représentation

11h : Sylvain Diaz
Edward Bond en débat - Théâtre de l’aporie ou aporie du théâtre ?

11h20 : Véronique Perruchon
De la dérive esthétique comme voie de recherche.

11h40 questions — 12h repas offert aux intervenants

Occident : le poids d’un regard

14h : Céline Haddad
Le double visage de Madame Chrysanthème : l’origine d’un cliché.

14h20 : Charles Quiblier
Film de genre/film d’auteur : une parallaxe dans l’interprétation de L’empire de la passion.

14h40 : Wendy Martinez
La danse Butô, fruit d’un aller-retour culturel — un double problème d’interprétation.

15h : Blandine Valfort
Errances de l’herméneute face à la littérature francophone maghrébine.
Résurgences de l’orientalisme et repentir de l’ex-colonisateur.

15h20 : questions — 15h40 : pause

Relectures idéologiques

16h : Laura Martinez-Haro
Le 68 mexicain et ses interprétations dans le cinéma.

16h20 : Alexis Buffet
Fiction et prolifération idéologique : l’Amérique de Luc Durtain et Georges Duhamel.

16h40 : Philippe Piedevache
Occultation de Maurice Barrès. Analyse d’une postérité littéraire.

17h : questions

Persistances rétiniennes

17h20 : Aurore Fossard : Qui est-ce ? (le photographe).

17h40 : Rodolphe Bacquet
La critique de film, l’interprétation comme antichambre de la création : la « politique des auteurs » et la cinéphilie à la française. Les Cahiers du cinéma, Positif, années 1950-1960.

18h questions — 18h15 pot de clôture

Contact : Céline Haddad
Plus d'informations Lyon Campus - Risque de l'interpretation

ARTAUD AU GRAND GUIGNOL. ARTAUD ET LE GRAND GUIGNOL.

Rencontre-débat avec Florence de Mèredieu*

Librairie le GRAND GUIGNOL
91 Montée de la Grande Côte
LYON 1er

Le Jeudi 10 décembre 2009 à 19 h

* auteur de L'Affaire Artaud, Journal ethnographique, Fayard, 2009, C'était Antonin Artaud, Fayard, 2006, Antonin Artaud, Portraits et gris-gris, Blusson, 1984-2008.

librairie-grandguignol.blogspot.com

mardi 24 novembre 2009

VENISE 2009 - BIENNALE D'AUTOMNE.

"Les fleurs de verre" du Pavillon vénitien
(Dale Chihuly, Mille Fiori). Photographie ©FDM, 2009.

Temps gris sur Venise. - Les oiseaux font pleuvoir, à grands coups d'aile, les dernières feuilles. Dorées. Délibérément dorées. Les grands arbres des "Giardini" y ont des allures mélancoliques.

Le noyé flotte toujours dans la piscine au bleu incongru (Michael Elmgreen et Ingar Dragset, The Collectors). Les œuvres de mousse, de tourbe et de lichen de l'Arsenal se délitent aux approches de l'hiver.

Les brumes et les opacités, les couleurs déteintes et estompées des silhouettes de l'installation de Wodiczko (Guests) se fondent dans tout ce romantisme.

Mêmes tons gris, verts, jaunes, mais assourdis, dans les grandes toiles du Pavillon espagnol. Barcelo y ajoute les tons de terre et la rotondité de ses poteries.

Colorées, fluos, vivaces. Toujours aussi "kitch" et aussi gaies, les fleurs de verre du Pavillon vénitien (Dale Chihuly, Mille Fiori). Mais le reflet de ces fleurs d'artifice se mêle à ces autres teintes des feuilles mortes surnageant dans l'eau du bassin. - L'œuvre a vécu. Son image et son double ont vieilli, se sont transformés au fil du temps et des intempéries.

L'hiver approche. Venise bientôt va tourner la page. Sur cette biennale que l'on disait ennuyeuse (certains pavillons le sont), mais qui a su ménager quelques surprises et qui s'est, pour le reste, fondue dans la couleur du temps.

Biennale "fin de siècle" donc, pour la première décade de ce nouveau millénaire qui n'en finit plus de répéter et répéter encore la leçon de ses aînés.

Seul signe peut-être d'une "rupture" : la présence de l'Afrique. Avec une installation, terriblement "postmoderne" et "multimédia", mais dont les images sont traversées du grand vent des matériaux, des outils et des tonalités de la savane (Human being de Tayou, artiste camerounais).

P.S. - Ce 14 novembre, quelques centaines de Vénitiens ont symboliquement fêté les "funérailles" de leur Cité, envahie par le tourisme, mais passée en dessous du seuil des 60.000 habitants. Des gondoles, chargées de cercueils vides et de gerbes de fleurs, ont sillonné les légendaires canaux.

vendredi 13 novembre 2009

PIERRE SOULAGES : LE NOIR EST UNE COULEUR

Vue de l'exposition, 2009. Photographie ©FDM

Y a-t-il des noirs chez Pierre Soulages ?

Dans les premières toiles assurément. Dans les peintures au goudron, brou de noix, encre de Chine et gouache, qui ponctuent de manière calligraphique la première salle où vous pénétrez.

Les dernières grandes toiles, celles qui ne se contentent plus des cimaises, et se déploient fréquemment dans l'espace où vous circulez, multiplient les effets de lumière. On y a des reflets, des brillances, des contrastes, des effets de textures. Des raies. Des stries. La marque du couteau. Le noir est entré en mutation.

Y a-t-il désormais des noirs dans cette peinture ? Le NOIR-NOIR n'a-t-il pas déserté ?

De cela vous ferez l'expérience dans la salle noire, ménagée tout exprès pour accueillir trois grandes toiles verticales. La face de ces toiles n'est point NOIRE. Mais texturée. Luisante. Brillante. Lumineuse. - Glissez vous maintenant à l'arrière des toiles. C'est là que s'est réfugié le NOIR, l'obscurité, l'absence de couleur.

Le noir Soulages se déploie donc dans un camaïeu de couleurs. Lui aussi, à la limite de la couleur. Précieux, diversifié. Il y a des noirs-gris, rosés, bruns. D'autres jaunes à peine ou même blancs.

Qu'est-ce en effet qu'un NOIR LUISANT sinon la négation même de ce que l'on pourrait nommer "le concept du noir".

Cf. "La Lumière. Le noir", in Histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne, Larousse, 2008.

CECI N'EST PAS UNE PEINTURE DE SOULAGES

L'image qui précède pourrait-elle s'apparenter à l'une des peintures au noir de Soulages ? On y retrouve les mêmes stries, une semblable dénivellation des surfaces et ces effets de matières qui transforment les surfaces noires en quelque chose qui n'est plus du "noir" mais un effet de brillance, un reflet.

De la lumière est réfléchie par une surface dont on peut dire qu'elle fut "noire" mais dont l'effet perceptif (le seul qui compte pour le spectateur) est tout autre.

Il s'agit ici de la laine uniformément noire d'un vêtement, qui comporte une surface "lisse" et continue, mais se borde d'une autre bande du même matériau festonné. Ce processus de torsion du matériau entraîne la formation de nombreuses aspérités. La lumière alors se réfléchit différemment.

On se souviendra que Maurice Merleau-Ponty évoquait, dans La Phénoménologie de la perception, ce "rouge laineux d'un tapis" qui l'avait particulièrement frappé. La couleur est inséparable en effet de la texture du matériau qui la porte.

La laine est très différente de la peinture acrylique. Elle ne réfléchit pas semblablement la lumière. Le noir laineux de ce vêtement renvoie à une expérience de la couleur très différente de celle des toiles de Soulages.

Ce matériau toutefois fut ici photographié. En noir et blanc ! - J'aurais pu certes préférer le "noir couleur". J'ai opté pour le noir du "noir et blanc". Plus net. Plus franc. En sachant bien que cette image vous la liriez sur l'écran d'un ordinateur. Avec les effets de miroitement propres à ce support, qui transforment le matériau laineux et le rapprochent des peintures de Soulages.

On saisit combien la couleur peut être protéiforme, caméléon. Et le noir n'y échappe pas. Ce qui compte ce n'est pas la couleur, mais "l'expérience de la couleur". Dans des circonstances précises. En un temps et un lieu donnés.

Cf. "La Couleur", in Histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne, Larousse, 2008.

jeudi 5 novembre 2009

CLAUDE LÉVI-STRAUSS : Mythes. Mythologies. Mythologiques.

Serpent aztèque à deux têtes (Mexique)

Le mythe est une des toutes premières formes de la pensée humaine. Concret. Imagé. Loufoque. Bigarré. - Il avait donc tout pour séduire un Lévi-Strauss amateur certes de singularités, de diversités, mais enclin aussi à ranger, classer, ordonner, domestiquer le divers sensible. Dans des boîtes, des fiches, des listes et le réseau serré de ce que l'on dénomme un système de pensée.

Ce processus d'ordonnancement et de classement fait le fond de toute pensée. Ce qui caractérise maintenant Lévi-Strauss, c'est sans doute le rapprochement de l'hétérogène, la mise en relation, la "superposition", de données provenant de cultures parfois très différentes et éloignées les unes des autres.

D'où la mise en œuvre d'une logique propre à la pensée mythique. Et la confrontation de mythologies très diverses. Ce qui lui permit de découvrir, derrière le tissu chatoyant de la diversité, des structures cognitives communes.

La grande question maintenant est celle de l'oscillation permanente de l'ethnologue entre la richesse des données de base et la sécheresse de l'ossature formelle dégagée de l'étude des mythes.

Lisant ou relisant Lévi-Strauss, on peut privilégier l'un ou l'autre aspect :
- s'abandonner à la prolifération débridée des récits produits aux quatre coins du globe par les diverses mythologies
- ou porter la focale sur ce réseau de fils, cette logique interne qui relient les mythes les uns aux autres.

On débouchera, à chaque fois, sur une vision du monde très différente.

CLAUDE LÉVI-STRAUSS : L'arc-en-ciel et les habits d'Arlequin

Les récits mythologiques qui nourrissent certains textes de Lévi-Strauss abondent en histoires d'arc-en-ciel. Diapré, multiple, diversement COLORÉ, unifiant le divers dans la perfection de sa forme, l'arc-en-ciel apparaît comme la métaphore même de son œuvre. Une et plurielle. Structurée et diverse. Sauvage et rigoureuse à l'excès.

Ce sont là les habits d'Arlequin, cette parure constituée de fragments, d'une mosaïque de tissus divers dont l'appareillage minutieux finit par constituer un habit de lumière. On y retrouve le chatoiement du divers. Et un goût prononcé pour l'agencement et l'organisation de ce qui n'est au départ presque rien. Et tout juste un fragment.

En cette science du bricolage, qu'il pratiqua (selon ses propres dires) dès l'enfance, Lévi-Strauss excelle. Il prélève, ajuste, superpose, abouche les unes aux autres toutes ces menues pièces. Comme autant de notes de musiques ou les éléments d'un rituel.

Ces rituels et ces arlequinades, Lévi-Strauss les retrouva avec un certain ravissement dans les cérémonies de notre époque. La cérémonie d'essayage de sa tenue d'académicien est un grand moment d'ethnologie appliquée. On y retrouve notre chercheur et homme de terrain dans son costume de grand corbeau ou d'oiseau de proie, scrutant dans la glace sa propre image et son propre chef surmonté d'un bicorne, à la façon dont il sut observer les totems des tribus indiennes de la côte Ouest du Canada.

mercredi 4 novembre 2009

C'ÉTAIT ANTONIN ARTAUD : Table des matières (Fayard, 2006)

Préambule
Pour en finir avec toute biographie. - Une certaine conception de la biographie. - L'identité et la question biographique. - L'identité et les jeux de la folie. - Entre littérature et folie : le statut particulier d'un écrivain. - Les témoignages. - Une existence anténatale.

Première Partie. - Les enfances (1896-1920)

Naissance. - Les origines familiales. - Premiers traumas, premières sensations. - Le scandale du moi et de l'être. - Dessine-moi un bateau... - Le Pensionnat du Sacré-Cœur. - La petite Germaine. - Les petits théâtres de l'enfance. - Marseille. - Une enfance très religieuse. - La figure de la Vierge. - Journal des Voyages et livres d'aventures. - Une enfance très marseillaise. - La mort de "Neneka". - Premiers écrits, premiers poèmes. - Les premières influences littéraires. - Les années de guerre, l'adolescence et les maisons de santé. - Les premiers psychiatres. - La structure de la maison de santé. - L'air des montagnes. - Intermède marseillais. - Digne et le 3e Régiment d'Infanterie. - 1917 : une syphilis héréditaire. - L'asile privé d'aliéné de Meyzieu. - Les cures thermales. - La clinique du Chanet. - Un roman familial.

Deuxième Partie : Les premières années parisiennes

1 - 1920 : La montée à Paris.
Le Dr Toulouse. - La scène théâtrale parisienne. - Demain : première expérience d'une revue. - Artaud, critique d'art. - Le monde scintillant du théâtre.

2 - 1921 : Une vie menée sur plusieurs plans.
Poésie, théâtre et arts plastiques. - Des vacances à Marseille et en Suisse. - Un automne très parisien. - L'attrait de l'Orient. - Charles Dullin et l'Atelier naissant. - Génica Athanasiou.

3 - 1922 : Une année très théâtrale
La vie dans la troupe de Dullin. - Poésie en revues et "Grand Magasin empoisonneur". - Marseille et l'Exposition coloniale. - Poésie : symbolisme et influences orientales. - La place Dancourt. - Entre poésie et consultations à l'Hôpital Henri Rousselle. - André Masson et le groupe de la rue Blomet. - L'Antigone de Cocteau. - La Galaxie Kahnweiler.

4 - 1923 : Ruptures, difficultés personnelles et nouvelles affinités
Artaud et Dullin : des relations tendues. - Les petites revues : de Fortunio au Bilboquet. - Les relations avec le Dr Toulouse. - Réponse à une Enquête sur le cinéma. - Le Dr Toulouse : le cinéma et la médecine. - Premier envoi à Jacques Rivière et dernières collaborations avec Dullin. - Le Grand Guignol et le théâtre de la peur. - La Comédie des Champs-Élysées. - Artaud chez Pitoëff. - Génica : les menus éléments de la vie quotidienne. - Littératures. - Les Lettres à Rivière : un droit à l'expression. - L'été 1923. - Drogues. - "Lettres de Ménage" et ennuis de santé. - Décors et machineries. - Artaud acteur : des "fautes de syntaxe". - Décembre 1923 : une triste fin d'année.

Troisième Partie - 1924-1926 : Un rebelle à l'assaut de la République des Lettres

1 - 1924 : les Lettres à Jacques Rivière, l'adhésion au surréalisme
"Uccello le poil". - Génica, ma "cocotte", ma "chérie". - Les différents angles de la vie. - Les années Cinéma (1924-1935). - Théâtres : La Comédie des Champs-Élysées. - Poésie, critique et arts plastiques. - Un été très actif. - Septembre 1924 : Les Lettres à Rivière et la mort du Père. - La rue Blomet et la rue Fontaine. - Artaud et Breton : l'arrivée dans le bateau des "dadas". - Le terreau anarchiste. - Dada, surréalisme et anarchisme. - Littérature et grandes manœuvres. - La Centrale surréaliste. - La Révolution Surréaliste.

2 - 1925 : L'année de tous les surréalismes
Surréalisme, psychiatrie et découverte de l'inconscient. - Permanences à la Centrale. - Orient-Occident. - Des lettres incendiaires. - Fermeture de la Centrale et reprise en mains de Breton. - Un tournage en Italie. - L'Ombilic des limbes et "Le Pèse-Nerfs". - De perpétuels bas-fonds psychiques. - Octobre 1925 : un mois de drames et de ruptures. - Novembre-décembre : entre boursicotage et drame sentimental.

3 - 1926 : exclusions, nouvelles rencontres, nouveaux amours
Les grandes et petites revues du Sud. - Alexandra Pecker. - La Lettre à la Voyante : Janine et Mme Sacco. - René et Yvonne Allendy. - Artaud entremetteur... - Les années Théâtre : Manifestes et mises en scène. - Les prémices du Théâtre Alfred Jarry.

Quatrième Partie - 1927-1930 : Les années Jarry

La Naissance du Théâtre Alfred Jarry. - Le premier spectacle du Théâtre Alfred Jarry (juin 1927). - Correspondance avec Paulhan. Relations avec la N.R.F.. - La vie de famille : entre Génica et Euphrasie Artaud. - La Jeanne d'Arc de Dreyer et les fêtes de Valentine. - Les difficultés d'une amitié amoureuse. - Le Cartel. - Querelles surréalistes. - Alexandra Pecker et les "Fleurs du mal". - 1928 : La bohême à Montparnasse. - Les Cafés. - Le second spectacle du Théâtre Alfred Jarry (janvier 1928). - La Coquille et le Clergyman. - L'Affaire de la Coquille. - Verdun, Visions d'histoire. - Nouvelles "lettres de ménage". - Troisième spectacle du Théâtre Alfred Jarry : l'Affaire du Songe (juin 1928). - Les suites de l'Affaire du Songe. - Les coulisses du Théâtre Alfred Jarry. - Quatrième spectacle du Théâtre Alfred Jarry : Victor ou les enfants au pouvoir (décembre 1928-janvier 1929). - Artaud scénariste. - Cinéma sonore, cinéma parlant. - Un tournage dans le midi : Tarakanova. - Un été difficile. - Le Coup de Trafalgar.

Cinquième Partie - 1930-1935 : Théâtres. Cinémas. Littératures.

1 - 1930 : - L'année de tous les cinémas.
Artaud, Salacrou et les Mystères du Moyen Age. - Meyerhold est à Paris. - Premier épisode berlinois. - Rêve, cinéma et publicité : Artaud et les Allendy. - Le Moine de Lewis. - Un automne à Berlin.

2 - 1931 : Une année balinaise.
L'amitié de Paulhan, le secours des thaumaturges. - Les (difficiles) relations avec Jouvet. - Les Croix de bois et la "Bataille de Salamine." - Le Théâtre Balinais. - Artaud conseiller et "homme de lettres". - Une conférence en Sorbonne.

3 - 1932 : Le Théâtre de la Cruauté.
Le sang d'un poète et le 3e séjour berlinois. - Paulhan et les hommes du Grand Jeu. - Du "Crime passionnel" au "Théâtre de la N.R.F.". - Un nouveau Manifeste théâtral. - "Théâtre de la cruauté" et "Théâtre de la peur". - "Il n'y a plus de firmament" : un projet avec Edgar Varèse. - Drogues et désintoxications.

4 -1933 : Le temps des amours platoniques.
La rencontre avec Anaïs Nin. - Un amour abstrait. - Une conférence en Sorbonne : le "Théâtre et la peste". - Anaïs, Anaïs. - Les Cahiers jaunes. - La radio : de Christophe Colomb à Fantômas. - Quelques mois d'attente et d'expectative...

5 - 1934 : Héliogabale, le désert et la peste.
Lecture chez Lise Deharme. - La forteresse de l'écrit. - "Le Théâtre et la peste". - L'Algérie. - L'amitié avec Balthus. - Un théâtre de l'inconscient. - Une fin d'année placée sous le signe du théâtre.

6 - 1935 : l'année des Cenci. - Convaincre... des mécènes, des directeurs de théâtre, des acteurs... - Les Cenci, côté coulisses. - Les mouvements de scène des Cenci. - Les décors de Balthus. - Une impressionnante couverture de presse. - Lendemains de fête. - Antonin Artaud et Jean-Louis Barrault. - Un séjour dans les landes. - Désintoxications. - De nouvelles rencontres féminines.

Sixième Partie - Les voyages et les années de dérive (1936-1937)

1 - L'aventure mexicaine
Les préparatifs du voyage mexicain. - "Le Réveil de l'Oiseau-Tonnerre". - Le départ. - Le Mexique de 1936. - La vie à Mexico. - Artaud conférencier. - Entre marxisme et indianité. - Le rêve mexicain. - Norogachic et le rituel des "rois de l'Atlantide". - Le Peyotl et la grande initiation. - Le retour à la vie civile.

2 - Entre deux voyages : l'épisode parisien
La réconciliation avec Breton. - Les femmes : une vie très passionnelle. - Cécile Schramme. - Les souvenirs de Cécile Schramme. - Une série de désintoxications. - Le Voyage au Pays des Tarahumaras. - Une conférence bruxelloise. - Nouvelle désintoxication et rupture. - Les Nouvelles Révélations de l'Être et la question de l'anonymat.

3 - Le Périple irlandais
Les préliminaires du voyage irlandais. - La canne de Saint Patrick. - Des démarches tardives. - Le séjour irlandais. - Les îles d'Aran. - Sur les traces de la culture celte. - Le retour au christianisme primitif. - La quête du Graal. - Artaud, le Christ et l'Archevêque. - Le "Roi du Monde". - Un changement de nom. - Vies et légendes de Saint Patrick (ou Saint Patrice). - Galway : l'Imperial Hôtel. - Dublin. - L'affaire irlandaise. - La saga irlandaise. - L'affolement des signes.

Septième Partie - Les premières années d'asile (septembre 1937-février 1943) Les structures de la folie.

1 - Sotteville-les-Rouen. Une plongée brutale dans l'univers asilaire. - De longues recherches.

2 - 1938 : transfert à Sainte-Anne. - Sainte-Anne en 1937-1938.

3 - Ville-Evrard
La condition d'interné psychiatrique. - La fonction du questionnaire médical. - "Le Livre de Monelle". - La vie quotidienne. - L'imaginaire de la folie. - Les visites de sa famille et de ses amis. - Carnaval. - Les lettres au Dr Fouks. - Des alliés difficiles. - Sorts, magie, gris-gris. - Sort à Hitler, Chancelier du Reich. - Des histoires de doubles et de sosies. - Le jeu de la folie. - Une sombre histoire d'héroïne, de rituels et de contre-rituels. - Avoir la maîtrise. - Le sabbat des Initiés. - Août 1939 : une mort symbolique. - Septembre 1939 : l'entrée en guerre. - L'année 1940. - Les amis de Ville-Évrard. - 1941-1942 : changements de quartiers. - Nourritures. - Une demande officielle de sortie. - 1942 : dernière année à Ville-Évrard. - La mise en place d'une nouvelle thérapeutique : l'électrochoc. - Novembre à décembre 1942 : les démarches d'Euphrasie Artaud et de Robert Desnos. - Transfert à Chézal-Benoît.

Huitième Partie : La période de Rodez (février 1943-mai 1946)

L'asile et la vie à Rodez. - L'électrochoc. - Un accident vertébral. - Le cas Antonin Artaud. - Réapprendre à écrire ? - Amnésie et perte d'identité. - L'Abbé Julien et les traductions. - Une nouvelle histoire de doubles. - Artaud "retrouve" sa mère et son état civil. - Mystique et conversion chrétienne. - La rencontre du délire, de la mystique et de l'électrochoc. - Lettres à sa famille, lettres à ses amis. - Janvier 1944 : lettres, colis. - Une vie quotidienne presque normale. - Avril-mai 1944 : Marie-Ange, Anne Manson, Cécile Denoël... - Les sorties dans Rodez : la cathédrale. - Les derniers temps de l'Occupation. - La guerre. - 1945 : le retour de Latrémolière. - Les Cahiers de Rodez : le livre de la naissance des formes. - Le pouvoir médical : la lutte du médecin et de son malade. - Madame Régis. - Paulhan, l'interlocuteur privilégié. - Le Dr Dequeker. - Artaud et la sexualité. - Des projets d'avenir. - Un projet d'insulinothérapie. - Des visites et des projets de sortie. - Une sortie d'essai : Espalion. - Imbroglios administratifs. - Le retour à Rodez. - La préparation du retour à Paris.

Neuvième Partie - Le retour à Paris (mai 1946-mars1948)

1 - L'arrivée.
Le Paris de l'après-guerre : Saint-Germain-des-Prés. - Premières visites, premiers contacts parisiens. - Une longue série de plaintes. - Artaud et Breton. - Écrire, tracer des lignes et des figures. - Opium, laudanum, héroïne, sirop de chloral... - La séance du Théâtre Sarah Bernhardt. - "Les malades et les médecins" : une radio-émission. - Le 13 juin : vente aux enchères. - Les "petites filles" de cœur. - Colette, la bien-aimée. - La nébuleuse ésotérique. - Premier été à Paris. - Le dandy, la décrépitude et la ruine. - Portraits et autoportraits. - Nourritures. - Des "Œuvres Complètes". - Le séjour à Sainte-Maxime. - "Artaud le Mômo" : un livre qui tient dans la poche. - Paule Thévenin, Jacques Prevel : une histoire de rivalités. - La naissance d'un enfant. - Un auteur sous tutelle financière. - De photographies en crucifixions : une journée ordinaire. - Jean Paulhan et Marthe Robert.

2 - 1947 : Suppôts et Suppliciations : une année très publique
13 janvier 1947 : La Conférence au Vieux-Colombier. - Les effets d'une conférence. - Les vitrines surréalistes. - Artaud, chef d'orchestre de toutes les radios et les glossolalies. - Van Gogh ou l'"enterrement dans les blés". - Un projet d'expédition punitive en Bohême et au Tibet... - L'antre du shaman. - Albert Camus et la complainte du Roi de Thulé. - La vie à Ivry. - Vernissage à la Galerie Pierre. - Un été de manque et de souffrances. - "L'Histoire vraie de Jésus-Christ". - Un langage et un corps désaxés. - Une radio-émission. -

3 - 1948 - "Pour en finir avec le jugement de [D]dieu"... et des hommes...
Artaud l'hérétique. - La Folie anarchiste. - Un projet de départ : "une petite maison dans le midi...". - Les Cahiers du Retour. - 1er janvier/4 mars 1948 : les dernières semaines. - 1000 dessins "pour assassiner la magie". - Les instruments de la magie. - Un "auteur radiophonique maudit". - L'histoire d'un corps. - Dernières pages, derniers souffles, derniers cahiers. - 4 Mars 1948 : mort d'Antonin Artaud.

Bibliographie
Dictionnaire des Intervenants
Index des noms propres