vendredi 7 janvier 2011

ARMAN : EMPREINTES. ACCUMULATIONS. COLÈRES. DESTRUCTIONS. TRANSPARENCE. OPACITÉ.

Centre Georges Pompidou, 2011. Photographie ©FDM.

L'exposition Arman ferme ses portes le 10 janvier. J'ai eu grand plaisir à revisiter cette œuvre dont les différentes étapes avaient largement ponctué la rédaction de l'Histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne*, publiée en 1994.

Des trois personnages phares de cette « Histoire » - Duchamp, Yves Klein et Joseph Beuys -, les deux premiers ont largement compté dans la vie et la carrière d'Arman, affilié comme l'on sait à ce courant décapant que fut le «nouveau réalisme» des années 1960.

L'objet industriel se retrouve sous des formes apparentées (quoique différentes) dans les deux parcours de Duchamp (le ready-made) et d'Arman (les « Accumulations » d'objets). - Yves Klein restera, quant à lui, dans les débuts de la trajectoire d'Arman, une inspiration permanente. Les « Allures d'objets » de ce dernier sont tout autant inspirées par les œuvres d'André Masson et de Jackson Pollock que par les « pinceaux humains » et "anthropométries" d'Yves Klein. L'exposition du « Plein », chez Iris Clert, succédera à celle du « Vide »...

L'objet est ici omniprésent. Décliné de toutes les manières et - surtout - répété, accumulé, dénombré. Redondant. Objet de série. - Les plus réussies de ces « Accumulations » sont celles où se repère la patine de l'objet. La beauté de ce dernier, sa réussite formelle concourent largement à la qualité des œuvres finales. Les premières « Accumulations » d'Arman (poupées anciennes, brocs, masques à gaz, manomètres, etc.) sont en ce sens les plus percutantes.

Quant aux « Inclusions », elles jouent de l'opposition entre transparence et opacité. La matière des tubes, ordures et matériaux divers, est grenue, magnifiée. Les objets se fondent et se coulent dans la masse résineuse. Ils sont réinventés.

Le plus réussi sans doute : les « Colères » et « Destructions ». En particulier celles des instruments de musique. - Merveilleux émiettement et recomposition de la carcasse architecturale et musicale du violon, de la mandoline, du piano... J'en entends encore vibrer les cordes... et se répandre les sons virtuels...

* Histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne (Larousse), L'OBJET, LA MACHINE, pp.. 211-234. - Arman : 41 occurrences.

1 commentaire:

fdemeredieu a dit…

OUi. Et beaucoup d'autres sources encore.

Sur Google, on peut répertorier 9 450 000 occurrences. Bien sûr il y a peut-être des "homonymes". Mais le fait est qu'Arman est très bien "documenté".

Merci à vous.

FM

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