L'été a jeté tous les cirques, petits et grands, sur les routes de France. Bleus, rouges, jaunes, mais de toute manière rutilants, ils se succèdent sur les pelouses et les terrains vagues. Le temps de quelques bonds, quelques défilés, de quelques représentations et poétiques élucubrations, à peine installés, ils repartent.
On se souviendra de l'ouvrage de Patrick Modiano, placé (comme son titre l'indique) sous l'égide de la fugacité, de l'apparition, de l'enchantement : Un cirque passe (Gallimard, 1992).
Ce qui nous émeut ici, c'est la fragilité de la performance. À peine déplié, déployé, érigé à contre ciel ou contre lune, le chapiteau est démonté, rangé, chargé sur les remorques. Le caravansérail du cirque peut à nouveau s'ébrouer. La prairie est désertée.
Chaque été, je prends plaisir à les voir revenir. Et s'évanouir à nouveau. Il y a quelques années, au détour d'un chemin, j'étais tombée sur un cirque lilliputien : un chapiteau semi-ouvert, rayé de bleu et de blanc. Une oriflamme rouge à son sommet. Face à la piste, une armada de petites chaises blanches. On n'attendait plus que les spectateurs. J'ai toujours regretté de n'avoir pu faire une photographie de ce cirque si joli, dérisoire et tellement attendrissant. Comme si toute l'histoire du cirque (ses acrobates, ses animaux magiques et ses clowns) s'était donnée rendez-vous dans cette modeste scénographie.
Un autre cirque miniature existe bien. C'est celui d'Alexander Calder. La reproduction de cette singulière « œuvre d'art » figurait (à bien juste titre) dans la première édition de mon Histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne. L'image a depuis quitté l'ouvrage, mais vous pouvez sur You tube vous initiez à la grâce de ce spectacle. Ne manquez pas d'aller visiter ce lien qui vous véhiculera en pleine poésie.
Vidéo Cirque Calder
De Tarzan à Calder
©FDM
On se souviendra de l'ouvrage de Patrick Modiano, placé (comme son titre l'indique) sous l'égide de la fugacité, de l'apparition, de l'enchantement : Un cirque passe (Gallimard, 1992).
Ce qui nous émeut ici, c'est la fragilité de la performance. À peine déplié, déployé, érigé à contre ciel ou contre lune, le chapiteau est démonté, rangé, chargé sur les remorques. Le caravansérail du cirque peut à nouveau s'ébrouer. La prairie est désertée.
Chaque été, je prends plaisir à les voir revenir. Et s'évanouir à nouveau. Il y a quelques années, au détour d'un chemin, j'étais tombée sur un cirque lilliputien : un chapiteau semi-ouvert, rayé de bleu et de blanc. Une oriflamme rouge à son sommet. Face à la piste, une armada de petites chaises blanches. On n'attendait plus que les spectateurs. J'ai toujours regretté de n'avoir pu faire une photographie de ce cirque si joli, dérisoire et tellement attendrissant. Comme si toute l'histoire du cirque (ses acrobates, ses animaux magiques et ses clowns) s'était donnée rendez-vous dans cette modeste scénographie.
Un autre cirque miniature existe bien. C'est celui d'Alexander Calder. La reproduction de cette singulière « œuvre d'art » figurait (à bien juste titre) dans la première édition de mon Histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne. L'image a depuis quitté l'ouvrage, mais vous pouvez sur You tube vous initiez à la grâce de ce spectacle. Ne manquez pas d'aller visiter ce lien qui vous véhiculera en pleine poésie.
Vidéo Cirque Calder
De Tarzan à Calder
2 commentaires:
Magnifique ce cirque de Calder !
Et il me vient à penser que tout ce fatras, cet attirail de bric et de broc est très proche d' un univers art brut, cette appellation désormais contrôlée d' académisme bon teint.
Car si notre Calder avait vécu dans une campagne reculée que n' aurait-il été classé A.B. !
Ne croyez-vous pas qu' il faille ouvrir quelques questions ( vous êtes une spécialiste de l' esthétique )sur cet étiquetage devenu grossier ?
A savoir, le lieu, les circonstances biographiques sont-elles un critère déterminant et/ou suffisant pour dresser une nomenclature d' un art spécifique ( ici l' art brut ) ?
Bien à vous.
Versus
Oui : tout à fait. Il y a en tout cas des passerelles entre ce qui pourrait être "cantonné" (mais quel mot affreux : il ne saurait bien sûr être question de rien "enfermer") dans une catégorie de l'art brut et ces autres catégories de ce qui serait "le grand art".
L'"art" fait de bouchons et de bouts de ficelle du cirque de Calder efface - d'un coup de lasso lilliputien - toutes les frontières et les ségrégations esthétiques. On est aux antipodes de tous les académismes : de l'académisme du "Grand Art" et de cet autre académisme qui peut aussi se loger dans certaines manifestations dites d'"art brut".
Restent les nuances, les chemins de traverses (les vrais), les degrés, les échelles entre les divers modes d'expression. C'est là sans doute que tout se joue.Et se trame.
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