mercredi 25 octobre 2017

Paysage-Miroir. Portrait-Miroir. Diptyques.

« Marienbad ». Paysage-miroir. ©FDM.

Galerie Agathe Gaillard
3 rue du Pont Louis-Philippe, 75004 - Paris
HOMMAGE A LA BEAUTE.
Exposition de groupe.
Visible jusqu’au 18 novembre 2017.

Pratiquant la photographie depuis de nombreuses années, ayant réalisé un grand nombre de clichés solitaires et pour ainsi dire clos sur eux-mêmes, je suis entrée un jour à l’intérieur de l’image, me demandant quelles connivences cette image pouvait entretenir avec sa quintessence, son architecture interne et ses doubles.

Le travail s’effectue sur les relations des images entre elles (diptyques, triptyques). Ou sur les relations qu’une image peut entretenir avec elle-même (paysages-miroirs ; portraits-miroirs). – Que se passe-t-il lorsque l’on AJOUTE une image à elle-même, qu’on l’abouche et la greffe sur son propre corps de papier ? Les possibilités sont alors multiples, mais toutes ne « fonctionnent pas ».

Il est, toutefois, des assemblages qui s’avèrent magiques. Troublants. - On débouche alors sur une image (ou une réalité) dilatée, ajoutée, AUGMENTEE. Autrement travaillée. Autrement poétique.

Des Diptyques et Triptyques furent déjà réalisés, il y a de nombreuses années. En mai et juin 2016, j’avais montré (chez Agathe Gaillard) un ensemble de triptyques portant sur les ombres et le thème de la préhistoire (lien ci-joint).

Pour cet Hommage à la beauté 2 qui signe aujourd’hui le passage de la Galerie Agathe Gaillard d’une époque à une autre, j’ai réalisé d’abord ce cliché-jumeau, intitulé « Marienbad » mais qui pourrait - tout aussi bien - se dénommer « Sans titre ». Paysage-Miroir venant redoubler un monde dont il souligne la perfection.

Retournant en tous sens un portrait d’Agathe [Gaillard], pris en 2016 dans sa galerie, j’en suis venue à rapprocher deux faces du même cliché. Une image alors a surgi, qui m’a surprise… Ce portrait était devenu un paysage intérieur, le portrait-miroir d’une aventure qui ne fut pas seulement mondaine… au sens professionnel et historique du terme.

Lien vers l'exposition Hommage à la Beauté

FDM - Photographies "Ombres de la Préhistoire

« Agathe Gaillard ». Portrait-miroir. Diptyque. ©FDM.

lundi 16 octobre 2017

Histoire MATÉRIELLE et IMMATÉRIELLE… 2017 - Quoi de neuf ?

Histoire matérielle et immatérielle
de l'art moderne et contemporain,

4e édition augmentée. Larousse, 2017 (couverture).

"Il y a des moments de vertige très, très forts ; le monde bascule monstrueusement." (Abraham Poincheval, à l'issue de sa performance : "Projet pour habiter une Pierre", Palais de Tokyo, février 2017).

Qu'en est-il de cette toute dernière édition ? Quoi de neuf dans l'art et dans l'histoire de l'art ?

En OUVERTURE du livre : une prise de position nette sur les "notions" d'ART MODERNE et d'ART CONTEMPORAIN, qui ont largement occupé les débats de ces dernières années. Cet Avant-propos devrait (à lui seul) déclencher quelques controverses…

Largement AUGMENTÉE, avec une iconographie renouvelée, cette édition prolonge et amplifie l'ensemble du travail antérieur. De nouveaux éléments, de nouveaux artistes, de nouvelles perspectives sont intégrés dans le déroulement même du livre.

L'ARCHITECTURE fondatrice de l'ouvrage demeure intacte, enrichie des apports contemporains d'artistes confirmés (comme Marina Abramovic, Vera Molnar, Daniel Buren, Jeff Koons, Olafur Eliasson, Ai Weiwei, Damien Hirst, Maurizio Cattelan, etc.) ainsi que des travaux de nouveaux artistes (comme Patrick Beaulieu, Antoine Perrot, Douglas Scholes, Lee Bull, Prune Nourry, Eric Baudart, Bansky, etc.).

Caractéristique de la dernière décennie, la PERFORMANCE fait ici l'objet de nouveaux développements. Certains artistes (Telle Marina Abramovic) ont amplifié considérablement leur projet initial. Des artistes sont apparus (comme Abraham Poincheval, Caroline Boileau et bien d'autres) qui cherchent à repousser les limites mêmes de la machinerie corporelle. De nouveaux champs (comme la danse) ont envahi le territoire des arts plastiques, remettant une nouvelle fois en cause le tracé des territoires artistiques.

L'envahissement du champ de la création contemporaine par l'art-marchandise est lui aussi pris en compte. Fragonard, Rubens, Van Gogh, etc. deviennent des marques que s'approprient les grands capitaines d'industries.

A l'autre extrémité du champ social, les villes, les murs, les monuments publics, les rues et jusqu'aux lieux de combat, se voient investis par le street art (JR, Bansky, etc.).

De nouvelles œuvres apparaissent (ou se développent - comme les œuvres in situ de James Turrell) qui enrichissent et perturbent la longue histoire de la relation cosmique que l'homme entretient avec les matériaux.

Revisiter en profondeur l'art moderne et contemporain. Aller de découverte en découverte. Vérifier l'ampleur et la puissance de la création actuelle : ce fut pour moi un immense plaisir. Je souhaite aujourd'hui entraîner le lecteur au cœur des méandres nouvellement tracés par celles et ceux qui - tel le "petit bonhomme" qu'évoquait Picasso, ne cessent de venir au jour et d'apparaître. A la façon du double de cire de Maurizio Cattelan, contemplant le monde depuis l'anfractuosité taillée dans le sol du monde de l'art.

samedi 7 octobre 2017

Les Univers décalés d’HÉLÈNE DELPRAT.

Les Fausses Conférences, 2017.
Courtesy de l’artiste et de la Galerie C. Gaillard, Paris
Ph ©FDM, 2017.

« I Did it my way »
Exposition à La Maison Rouge
du 23 juin au 19 septembre 2017


Pour réouvrir ce blog - un temps abandonné, pour cause d’écritures, de recherches (théoriques : une nouvelle édition (AUGMENTÉE) de l’Histoire matérielle et immatérielle… et plus pratiques : des mises en scènes photographiques en cours… - un papier temporellement décalé sur les univers eux-mêmes disjoints d’Hélène Delprat.

Légers, poétiques, caustiques et de guingois, les mondes d’Hélène Delprat sont un enchantement. Une vraie re-découverte.

Artiste caméléon, elle se joue aisément du passage et de la transgression des genres et des domaines, glisse - impromptue - d’un territoire à un autre : de la bande dessinée au cinéma et à l’installation, d’un décor de stuc et de papier à une mise en scène plus proche du théâtre ou de l’opéra.

NOIRE. VIDE, cette scène s’apparente souvent à celle d’une pièce de Beckett, revisitée comme elle le fut jadis (de façon intimiste) par les Mabou Mines (New York, 1975) : de minuscules figurines, montées sur des têtes d’épingles, évoluaient en plein cœur d’un théâtre microscopique. Et désertique.

I Did it my way. - « Je trace mon propre chemin ». Je crée de toutes pièces ma propre voie.

Hélène Delprat réinvente en permanence ce qui lui tient lieu d’univers. Un ample bric-à-brac mémoriel et culturel se heurte au vide, à l’absurde. On nage en pleine dérision. Tragique. Décisive. Son style n’en demeure pas moins léger, graphique. - Souvent en noir et blanc.

Cet univers est le nôtre. Celui de la tragi-comédie d’un univers instable, lilliputien dans la foule de ses détails, un brin grandiloquent dans la légèreté même de l’expression. Tout déraille : le temps, les mots, les déguisements, les petits papiers, les grandes formules, les coups de crayon et la gestuelle qui les accompagne.

Site d'Hélène DELPRAT

« I Did it my way », la Maison rouge

La Chambre des oiseaux qui s’ennuient dans l’exposition d’LND, 2017.
Courtesy de l'artiste et de la Galerie C. Gaillard, Paris.
Ph ©FDM, 2017.