mercredi 21 octobre 2009

EDGAR VARÈSE ET GARY HILL : HALTE AU "TOUT IMAGE"

Edgar Varèse

Le Festival d'automne nous a récemment offert "Edgar Varèse 360°". Avec quelques-unes de ces pièces visionnaires (Hyperprisme, Octandres, Amériques, etc.) qui font de Varèse un découvreur et bien plus qu'un pionnier de la musique contemporaine. Un moderne à part entière. - Influences orientales. Musique concrète. Maîtrise de la dissonance. Et jusqu'à cette dimension spatiale, plastique et "imagée" du son.

C'est là toutefois que surgit un gigantesque malentendu. Il n'est pas besoin d'ajouter des images (et en l'occurrence un environnement vidéo) à la musique de Varèse pour en percevoir la dimension plastique. Bien au contraire. Cette plasticité du son surgit naturellement du timbre et de l'étagement des sonorités. La musique engendre ses propres images. C'est là le miracle de ce que l'on nomme la "synesthésie" ou correspondance entre les sens.

L'appel donc à ce grand vidéaste qu'est Gary Hill (rendons hommage au passage à son œuvre plastique) est ici non seulement inutile, mais néfaste. Cette démarche est réductrice. Cette multiplication d'images (de synthèses ou d'enregistrement d'objets) s'avère anecdotique. Futile.

Pour retrouver la dimension plastique et colorée de la musique de Varèse, il me fut nécessaire, durant le concert, de fermer les yeux.

Halte donc à la vogue du "TOUT IMAGE". L'image aussi est chose fragile. Il ne sert à rien de la galvauder. Il convient de retrouver le sens de la rareté de l'image.

Ce pourquoi j'apprécie tant la pureté des jardins zens.

Le son aussi parfois m'y est donné : sous les espèces d'une ride, d'un plein.

Ou d'un vide...

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