Agnès Varda a toujours aimé les passerelles entre les images et les mondes. Du cinéma elle est passée à d'autres mediums : la vidéo, la photographie et les installations plastiques.
Elle nous livre aujourd'hui un ensemble d'images "à trois volets", constitué pour une part de triptyques mêlent photographie et vidéo. Une photographie centrale en noir et blanc se voit très strictement encadrée (de manière nette et parfaitement suturée) de deux projections vidéo en couleur.
"Marie dans le vent". Le portrait figé (mais que l'on sait, que l'on voit en mouvement) s'anime encore au contact des éoliennes qui (de part et d'autre de la figure) tournent et tournent sur un ciel et un paysage changeants. C'est JOLI. Merveilleux. Poétique. Rempli de cette grâce enfantine si caractéristique de l'univers d'Agnès Varda. — Le cliché central - fixe et en noir et blanc - résiste au mouvement ; il cristallise toutes ces forces et ces puissances qui s'efforcent de contrecarrer le vent, mais illustre aussi le plaisir de se sentir exposé dans le vent.
Agnès Varda nous convie à la rencontre de deux mediums (l'un fixe et l'autre animé) qui échangent, renforcent et perturbent mutuellement leurs singulières propriétés. On entre ainsi dans un système de "perception élargie", MOUVEMENT et FIXITÉ échangeant et enrichissant leurs univers respectifs.
JE ME VEUX VIVANT DANS LE VENT. DROIT DANS LE VENT. LES CHEVEUX FIGÉS DANS LE VENT DE LA COULEUR. DANS LE MOUVEMENT DU NOIR ET BLANC ET DE L'INSTANTANÉ.
Elle expose encore d'autres triptyques photographiques que l'on croirait directement sortis du monde des ex-votos et des rituels populaires. Le cliché central s'enrichit d'images complémentaires et comme métaphoriques.
Miquel Barcelo tient un poisson plat et se voit (telle la figure d'un "Christ ordinaire") doublement encadré :
- d'un autre poisson (en noir et blanc)
- du cliché d'une barque artisanale en forme de poisson.
Trois images, trois poissons dépeignent le paysage physique et mental qui fut celui du peintre catalan, au moment donné de sa rencontre avec l'œil de la photographe. — Que de "poissons", me dira-t-on ! Mais c'est bel et bien là le sujet.
Galerie Nathalie Obadia. 8 février - 5 avril 2014
Miquel Barcelo, © Agnès Varda 2014.
Elle nous livre aujourd'hui un ensemble d'images "à trois volets", constitué pour une part de triptyques mêlent photographie et vidéo. Une photographie centrale en noir et blanc se voit très strictement encadrée (de manière nette et parfaitement suturée) de deux projections vidéo en couleur.
"Marie dans le vent". Le portrait figé (mais que l'on sait, que l'on voit en mouvement) s'anime encore au contact des éoliennes qui (de part et d'autre de la figure) tournent et tournent sur un ciel et un paysage changeants. C'est JOLI. Merveilleux. Poétique. Rempli de cette grâce enfantine si caractéristique de l'univers d'Agnès Varda. — Le cliché central - fixe et en noir et blanc - résiste au mouvement ; il cristallise toutes ces forces et ces puissances qui s'efforcent de contrecarrer le vent, mais illustre aussi le plaisir de se sentir exposé dans le vent.
Agnès Varda nous convie à la rencontre de deux mediums (l'un fixe et l'autre animé) qui échangent, renforcent et perturbent mutuellement leurs singulières propriétés. On entre ainsi dans un système de "perception élargie", MOUVEMENT et FIXITÉ échangeant et enrichissant leurs univers respectifs.
JE ME VEUX VIVANT DANS LE VENT. DROIT DANS LE VENT. LES CHEVEUX FIGÉS DANS LE VENT DE LA COULEUR. DANS LE MOUVEMENT DU NOIR ET BLANC ET DE L'INSTANTANÉ.
Elle expose encore d'autres triptyques photographiques que l'on croirait directement sortis du monde des ex-votos et des rituels populaires. Le cliché central s'enrichit d'images complémentaires et comme métaphoriques.
Miquel Barcelo tient un poisson plat et se voit (telle la figure d'un "Christ ordinaire") doublement encadré :
- d'un autre poisson (en noir et blanc)
- du cliché d'une barque artisanale en forme de poisson.
Trois images, trois poissons dépeignent le paysage physique et mental qui fut celui du peintre catalan, au moment donné de sa rencontre avec l'œil de la photographe. — Que de "poissons", me dira-t-on ! Mais c'est bel et bien là le sujet.
Galerie Nathalie Obadia. 8 février - 5 avril 2014