jeudi 2 juillet 2020

FICTIONS : Été 2020.


A force de vagabonder entre les images et les mots,
les lignes de force du dessin et de l’écriture
les jeux subtils d’un Borges ou d’un Marcel Duchamp
j’ai fini par outrepasser les limites des territoires.

Littérature, critique, histoire de l’art : Tout cela est devenu une gigantesque histoire de métamorphoses. Un jeu.

Les COULEURS de Beckett ouvrent la voie des chemins de traverses de la langue et des images. Beckett s’amuse dans les jeux de mots et les roses qui parsèment son « œuvre au gris ».

Le naseau des petits chevaux et autres pièces d’échec de Marcel Duchamp a rejoint le Grand corps de la Mariée, adoubée par l’armada de ses Célibataires.

Artaud et van Gogh se retrouvent happés dans les boucles et réseaux de rhizomes échevelés, façon Deleuze et Guattari.

Extraits :

« L’Herbe était jonchée de rouges délivres, les alouettes chantaient, les haies vives fleurissaient, le soleil brillait, le ciel avait la couleur du manteau de Marie, les pâquerettes étaient présentes, tout était en ordre. » (Samuel Beckett, Bande et Sarabande)
Le vieux Beckett, sec, angulaire, torché en coup de serpe…, le vieux Beckett se perd dans la moiteur des roses. Et l’on vit cette forêt d’angles, cette machinerie linéaire, aux bifurcations enchevêtrées, fondre comme cire dans la chair des roses. Gluantes. Humides. Ecrasées et comme saignantes. (Et Beckett se perdit dans les roses)

« L’ombre portée des Ready-mades se rapprochera de l’orbite terrestre et Monsieur Marcel stoppera son troisième étalon, celui qui a les naseaux si doux et le pelage tacheté accordéon, mais aucun Célibataire n’a jusqu’ici envisagé de jouer son pucelage aux dominos, aux dames et encore moins à ce jeu fatidique : les échecs. » (Duchamp en forme de Ready-made)

« Artaud, van Gogh, Deleuze, Camille Flammarion : « Tout ce Joli Monde a la tête dans les nuages. Et le rêve à portée du concept. Ils se déplacent à toute vitesse sur la scène, passent d’un plateau d’intensité à un autre, se déploient d’un plan d’énergie à un autre plan d’énergie, s’essayent à la danse giratoire des derviches tourneurs et poursuivent - des yeux dans le ciel - la trace de comètes disparaissantes. » (Vincent van Gogh Antonin Artaud, Ciné-roman, Ciné- peinture)

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