dimanche 22 mai 2016

Photographies. "Ombres de la Préhistoire." (Galerie Agathe GAILLARD).

© Florence de Mèredieu, "Chambre noire", 2015-2016.

Galerie Agathe GAILLARD
3 rue du Pont Louis-Philippe, 75004 Paris
du mardi au samedi, de 14H à 19H.
Mai-juin 2016.
Photographies visibles durant un temps indéterminé,
avant transhumance de la Galeriste en d'autres horizons.


Florence de Mèredieu, Ombres de la préhistoire. Préhistoire de l'ombre. — Les clichés de cette Série ("Prehistoric Shadows") ont été effectués en Corse, en 2015, à proximité ou à l'intérieur de sites préhistoriques. Ils ont ensuite été montés en triptyques.

La forêt, expliquait naguère Paul Virilio, est "la première chambre noire". Me retrouvant, à l'automne dernier, dans une de ces forêts archaïques où l'on retrouve maintes traces et vestiges préhistoriques, j'ai traqué partout les ombres : ombres des végétaux, des arbres, des rochers et jusqu'à ma propre silhouette, indéfiniment changeante et répétée.

Les jeux du soleil sur des amoncellements de rochers cyclopéens ont fourni un autre terrain de jeu. Un écran où contempler quelques figures antédiluviennes.

Consciente de ce que d'autres humains (il y a plusieurs millénaires) se sont semblablement émerveillés du glissement des ombres, j'ai cliché, cliché, emmagasinant ombres, lumières et silhouettes fugaces.

Agathe Gaillard me permet aujourd'hui de révéler et montrer les mondes que ces images triples ont peu à peu constitués. La Galerie fournissant une autre chambre noire, un autre parcours lumineux.

Nota bene - Ces photographies furent pour moi importantes, car elles représentent, en mai-juin 2016, la première manifestation publique de ce processus qui consiste - dans le champ de mes recherches et de mes amusement - à suturer et greffer entre elles les images. En constituant ainsi des diptyques ou triptyques de nature quasi organique (avril 2018).

Comme dans les "Boîtes" de Joseph Cornell (qui peuvent abriter des soleils, des cailloux et quelques figures) la Compagnie de la Galerie y est d'excellence.
PHOTOGRAPHIES de :
Manuel ALVAREZ BRAVO, Édouard BOUBAT, Jean-Philippe CHARBONNIER, Luc CHOQUER, Juliette DIEMER, Sandra ELETA, Ralph GIBSON, Thierry GIRARD, Hervé GUIBERT, Philippe HEYING, André KERTESZ, Erica LENNARD, Pierre REIMER, Raphaël REMIATTE, Jean-François SPRICIGO, et bien d'autres…
* Merci à Dominique Salini de m'avoir fait découvrir les paysages et sites corses.

Galerie Agathe GAILLARD

© Florence de Mèredieu, "Chambre claire", 2015-2016.

samedi 21 mai 2016

Patrick BEAULIEU, Daniel CANTY. V V V. Trois Odyssées Transfrontières.

© Patrick Beaulieu, Socorro - l'insondable (2013).

J'avais déjà rendu compte sur ce blog des deux premières Odyssées de nos compères. Vecteur Monarque (2007) et Ventury (2011). En juillet et décembre 2012, une troisième expédition allait conduire nos amateurs de vent sur les routes et les chemins du hasard (Vegas).

Ces aventures font aujourd'hui l'objet d'un "beau livre", spacieux et très illustré, faisant la part belle aux diagrammes, croquis, carnets de notes et cartes de géographie. Des rives du Saint-Laurent et routes du Canada jusqu'au Mexique et à Las Vegas, en suivant les chemins hasardeux du vent, des papillons, de la chance et des jeux, Patrick Beaulieu et Daniel Canty illustrent et racontent poétiquement ce rêve un peu fou qui consiste en la programmation de voyages aléatoires.

À parcourir les images qui enchantent le livre, on comprend vite que cette odyssée est aussi l'histoire de trois véhicules automobiles lancés dans le vent.

En 2007, le voyage s'effectue à bord de la Monarca Mobile, un camion postal datant de 1978, retransformé en observatoire scientifique et/ou "véhicule de projection vidéo".

En novembre 2012, Patrick Beaulieu convie ses compères à partager son odyssée dans un vieux camion pick-up Ford Ranger, équipé d'une girouette et d'une manche à air ; ils se lancent ainsi à la poursuite des courants aériens et des vents d'Amérique.

En 2013, ils embarquent à bord d'une "Dodge Dart 1968, rebaptisée Magic Dart" ; constellée de symboles et de signes du destin, une "roue de fortune" est arrimée au capot.

La suite, on le devine, se présente comme une épopée sise au cœur même d'autres épopées. Les chemins sont sinueux, improbables. On se perd dans les méandres et les tourbillons du langage. On s'y retrouve parfois dans la description de rituels sociaux très codés pour, tout aussitôt, se perdre à nouveau et déboucher dans les culs-de-sac de la langue.

V V V - Courons vite nous mettre à l'abri du vent, derrière les boucles du langage, les circonvolutions de la pensée et les accidents du terrain.

Tournons les pages : la poésie nous attend à chaque tournant… et l'inconnu parfois hante ces nuages qui nous suivent ou nous précèdent…

Le livre "V V V. Trois Odyssées Transfrontières" est publié aux Editions du Passage, Montréal (Canada), 2015.

Patrick Beaulieu : La grande migration de l'aile du papillon

Aubé / Beaulieu : Géopolitique de l'infini

© Patrick Beaulieu, Monarca Mobile (2007).