lundi 27 septembre 2010

PATRICK BEAULIEU. LA GRANDE MIGRATION DE L'AILE DU PAPILLON.

Le Vecteur Monarque, 2007 © Patrick Beaulieu.

De la fin septembre aux premiers jours de novembre 2007, Patrick Beaulieu s'embarque pour une installation multimédia itinérante.

Parti du Bas Saint-Laurent, dans le Nord est du Canada, le camion de Patrick Beaulieu suit la route de migration du Papillon Monarque. Cette aventure culminera, trente-quatre jours plus tard, le jour de la fête des morts, dans les montagnes mexicaines du Michoacan.

Cette odyssée « transfrontières » est ponctuée de représentations vidéos projetées sur les murs du camion. On y retrace l'histoire de cette étrange migration qui fait s'agglutiner dans les forêts mexicaines quantités de Papillons Monarque dont les ailes jaunes recouvrent les arbres de leurs bruissements et de leurs taches colorées. Au long du chemin, des échanges sont esquissés avec le public rencontré.

Le Papillon Monarque occupe une place privilégiée dans l'imaginaire des Indiens du Michoacan. Il incarne l'esprit des morts, qui reviennent visiter les vivants.

D'où la dimension ethnographique de cette poétique aventure que Patrick Beaulieu mène en compagnie de quelques acolytes qui regagnent le camion en cours de route.

L'aile du papillon, ses vibrations, ses couleurs, sa fragilité, c'est cela qui, tout au long du périple, et sur quelques milliers de kilomètres, mène nos aventuriers. Jusqu'à l'arrivée au « but » en terre mexicaine, et alors que prolifère dans les arbres et sur le sol le froissement des ailes de papillon.

www.vectormonarca.com

vendredi 17 septembre 2010

RESIDENCE AU 3e IMPERIAL. CONFERENCE A MONTREAL.

©FDM.

FLORENCE DE MÈREDIEU
en résidence au 3e impérial du 20 au 29 septembre 2010
http://www.3e-imperial.org

Dans le cadre de son programme de résidence et d’art infiltrant L’envers de l’endroit, le 3e impérial accueille l’historienne de l’art, philosophe et auteure française, Florence de Mèredieu.

Florence de Mèredieu est écrivain et essayiste. Philosophe de formation et Maître de conférences honoraire à l’Université Paris I (Panthéon-Sorbonne), elle a longtemps enseigné la philosophie de l’art et l’esthétique. En tant que spécialiste de l’art moderne et contemporain, elle a publié de nombreux ouvrages, dont Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne (Bordas, 1994) revu et augmenté aux éditions Larousse en 2004. Cet ouvrage s'est imposé comme une des références de l'histoire de l'art du XXe siècle; il prend en compte les formes contemporaines de l'art actuel, sous l'angle des techniques et des matériaux les plus divers et les plus incongrus, ceux-ci s'échelonnant du matériel à l'immatériel entre transparence et opacité, pesanteur et apesanteur, formel et informel, naturel et artificiel. Florence de Mèredieu a collaboré à de nombreuses revues comme Art Press, Communication et Parachute. Elle a effectué de nombreuses missions et conférences dans divers pays d’Amérique, d’Europe et d’Asie. Elle était conférencière invitée au Forum l’objet retourné organisé en 2008 par le 3e impérial dans le contexte de Manif d’art 4, la biennale de Québec.

Cette résidence est organisée par le 3e impérial, centre d’essai en art actuel en collaboration avec l’équipe du Programme des conférences ICI (Intervenants Culturels Internationaux) de l’École des arts visuels et médiatiques, UQÀM et avec le Cégep de Granby-Haute-Yamaska.

Discussion autour de l’art infiltrant
avec Florence de Mèredieu
Samedi 25 septembre 2010 à 16 h 00
lieu : 3e impérial, 164 rue Cowie, suite 327, Granby.
RSVP : Veuillez confirmer votre présence (places limitées) info@3e-imperial.org
T 450 372 7261

Conférence à Granby
Florence de Mèredieu - Eau, air, terre, feu : le langage des matériaux dans les arts plastiques
Mercredi, 22 septembre 2010 à 13 h 30
lieu : auditorium Desjardins (local B-303) du Cégep de Granby Haute-Yamaska
235, rue Saint-Jacques, Granby.
Événement ouvert au public

Conférence à Montréal
"UNE HISTOIRE DE L'ART ELARGIE"
Présentée par l’équipe du Programme des conférences ICI, École des arts visuels et médiatiques, UQÀM
Florence de Mèredieu, historienne de l'art, philosophe et auteure française.
Jeudi, 30 septembre 2010 de 12 h 30 à 13 h 45
UQAM, Pavillon Hubert-Aquin (A), local: A-2885
400 rue Ste-Catherine est (coin St-Denis) métro Berri-UQÀM – Montréal
La conférence sera suivie d'échanges et de discussions
de 14 h 00 à 17 h 00
au café La Brioche Lyonnaise, 1593, rue St-Denis
coin De Maisonneuve E.
Événement ouvert au public
Information :Éric Le Coguiec

3e impérial, centre d’essai en art actuel
Fondé en 1984, le 3e impérial est un organisme à but non lucratif de recherche, de production et de diffusion voué à l’exploration des potentiels de l’art actuel dans différentes sphères du quotidien et dans des espaces non dédiés à l’art.

L'ENVERS DE L'ENDROIT
PROGRAMME DE RÉSIDENCE 2008 > 2012.

Comment penser, percevoir, sentir et amuser le réel de façon dynamique ? Comment échapper à la stabilité apparente du monde et du présent avec l'objectif de les transformer ? Comment révéler l'invisible ? Par d'habiles détours, par des renversements de perspective, des manoeuvres épiques, la construction d'utopies, ou en dévoilant un entre-lieu ? À vous maintenant de réinventer le miroir d'Alice...

jeudi 2 septembre 2010

FONDATION HARTUNG BERGMAN. UN BAIN D'ARCHIVES.

Vue depuis l'atelier d'Hans Hartung ©FDM.

Documents papiers, photographies, correspondances privées et professionnelles, interviews, films, vidéos, différents états d'une œuvre pouvant utiliser des supports variés (manuscrits d'écrivain, œuvres plastiques, story-board, etc.) les archives sont très diverses.

Aucune archive ne ressemble à une autre. Et il est certain que les modes d'approche ne peuvent - d'une archive et d'un ensemble à un autre - se ressembler.

Le propre de la Fondation Hartung Bergman est d'être indissociable d'un lieu : un site, une maison, des dépendances et deux ateliers construits au début des années 1970 pour un couple d'artiste, Hans Hartung et Anna-Eva Bergman. Ils y vécurent et y travaillèrent jusqu'à leurs morts respectives (en 1989 et 1987).

Leur empreinte est partout. Dans la maison, quasi inchangée, leurs bibliothèques respectives, le champ d'oliviers centenaires et les grands pins qui auréolent le site de leur mouvement et le rythme de leurs troncs. Cette marque s'inscrit jusque dans le bleu très particulier de la piscine, ce bleu qui fut étudié de manière à reproduire le bleu de la mosaïque initiale détériorée. Lorsque l'on se baigne à l'ombre des grands pins, dans le patio géométrique et aérien, on est bien encore au cœur d'une archive demeurée sensuelle, vivante et habitée.

Une des singularités de cette archive est d'avoir été voulue, initiée, préprogrammée du vivant même des deux artistes qui avaient enclenché très tôt un processus de classement et de conservation des différents états de leurs démarches.

Rien à voir donc avec la poussière et le fouillis d'un grenier ou avec la sécheresse du protocole administratif d'une bibliothèque.

Tout est classé, ordonné, archivé. Méthodique et rigoureux. Mais cette rigueur a pour corollaire le mouvement dans l'eau bleutée de la piscine, l'ombre musicale des oliviers et la rythmique étrange que trace dans le ciel de Provence le tronc affûté des grands pins.

Séminaire Art et féminisme 4 : Autour de la question des archives audiovisuelles. Dirigé par Christine Lamothe et Hervé Coste de Champeron, sur une proposition de Catherine Gonnard.

LA PISCINE DE MERLEAU-PONTY.

Piscine, 2010 ©FDM.

"Quand je vois à travers l'épaisseur de l'eau le carrelage au fond de la piscine, je ne le vois pas malgré l'eau, les reflets, je le vois justement à travers eux, par eux. S'il n'y avait pas ces distorsions, ces zébrures de soleil, si je voyais sans cette chair la géométrie du carrelage, c'est alors que je cesserais de le voir comme il est, où il est, à savoir : plus loin que tout lieu identique. L'eau elle-même, la puissance aqueuse, l'élément sirupeux et miroitant, je ne peux pas dire qu'elle soit dans l'espace : elle n'est pas ailleurs, mais elle n'est pas dans la piscine. Elle l'habite, elle s'y matérialise, elle n'y est pas contenue, et si je lève les yeux vers l'écran des cyprès où joue le réseau des reflets, je ne puis contester que l'eau le visite aussi, ou du moins y envoie son essence active et vivante. C'est cette animation interne, ce rayonnement du visible que le peintre cherche sous les noms de profondeur, d'espace, de couleur."
(Merleau-Ponty, L'œil et l'esprit)

Texte écrit dans le sud de la France, au Tholonet, durant les mois de juillet et d'août 1960.