samedi 10 mars 2018

INCIDENCE - La Charte de la Terre.


Le collectif d’artistes ARTSESSIONMTL me
demande de relayer l’information :


INCIDENCE - La Charte de la Terre
Exposition du 13 au 18 mars
Vernissage Jeudi 15 mars (17h-20h)
Galerie POPOP CIRCA - Edifice BELGO
372 rue Sainte-Catherine Ouest, espace 442
Montréal (Québec)

dimanche 4 mars 2018

DAIMYO. L’armure et son DOUBLE.

Vue d’exposition. Photo ©FDM, 2018.

Daimyo - Seigneurs de la guerre au Japon
Au Musée GUIMET du 16 février au 13 mai 2018

L’armure japonaise. Son double, son architecture. SON OMBRE.

Le musée Guimet présente une exceptionnelle et grandiose exposition, rassemblant armures, casques, masques et ornements textiles du Japon. La caste seigneuriale des Daimyo s’imposa durant une grande partie de la période féodale (du 15e au 19e siècle). L’armure est alors un instrument d’apparat, une manière - absolument théâtrale - d’afficher son emprise et son pouvoir.

La réalisation de ces « joyaux » de l’artisanat japonais démontre la maîtrise et le raffinement des maîtres armuriers. Symboliques, démonstratifs, ces accoutrements guerriers de luxe sont là pour asseoir et incarner la puissance guerrière de ceux qui les portent.

L’attirail est complexe. Constitués de masques de cuir (composés eux-mêmes de diverses parties), de casques (comportant un bol généralement en fer et un ensemble de parements circulaires protégeant la nuque, tressés, tissés et articulés) surmontés d’attributs symboliques du clan représenté, l’équipement guerrier se prolonge de pièces protégeant le reste du corps.

Caparaçonné, tressé, tissé, lacé, laqué, riveté, décoré et damasquiné, l’ensemble de l’armure fonctionne comme le double de celui qui l’habite. - Installées dans un endroit stratégique de leur demeure, ces armures pouvaient incarner et représenter leur maître en leur absence. - Au Japon, le thème du double (ou du fantôme) n’est jamais loin. Kagemusha (cf. le film de Kurosawa) est à l’horizon… qui continue à régner sous les apparences de son sosie.

Ces objets somptueux mettent en jeu des matériaux extrêmement divers. Fer, acier, bois se conjuguent à la peau animale et au cuir (galuchat, daim, etc,). Les revêtements et couches de laque permettent de durcir et renforcer la résistance des masques de cuir, le plus étonnant résidant sans doute dans l’extraordinaire utilisation des textiles (et de la soie). Les étoffes et les fils sont tissés, tressés, entrelacés de manière à constituer d’épais matelas et rembourrages de fibres. Conjuguées à de minces plaques métalliques, ces couches textiles forment autant de protections (de boucliers) qui enveloppent les épaules et les membres du guerrier.

Imposantes et particulièrement lourdes, ces armures n’étaient sans doute pas faites pour le combat, mais pour la montre, la pose et pour servir d’instrument de ralliement aux membres du clan.

D’où la prolifération de ces figures totémiques et marques claniques - dragons, papillons, bois de cerfs, cornes démesurément stylisées, pinces de crabes articulées ou éléments floraux divers - qui atteignent des dimensions démesurées à partir du moment ou l’emploi des armes à feu conduit le Daimyo à se retirer de l’avant-garde du combat pour parader à l’arrière ou en surplomb de la bataille.

L’armure, le casque sont là pour impressionner, frapper l’imagination. - On est bien entrés dans une guerre des signes et dans la magie des symboles.

La présentation (sous vitrine) de différentes pièces de ces équipements est parlante. Comme celle de ces masques de cuir - qui ne sont pas sans évoquer curieusement les masques européens de la Commedia dell’arte (qui date - rappelons-le du début du XVIe siècle).

La guerre - bien sûr - a partie liée avec le théâtre. Dans les deux cas, il s’agit d’esbroufe, de montre et d’exagération. Étonner. Surprendre. Saisir et faire peur.

Remarquons - en écho - que le poète Antonin Artaud en savait quelque chose, lui dont l’être guerrier s’est identifié à maintes reprises à l’éthique du samouraï (cf. Samouraï ou le drame du sentiment, scénario de cinéma, vers 1920). Et qui poursuivit ce rêve jusqu’à sa mort : « […] j’ai toujours voulu voir des samouraï mais il n’y en avait pas et il m’a fallu les faire naître. Comment ? Par hara-kiri, rein, étoupe et clou. » (A. Artaud, 1945)

A voir, pour sa dimension pédagogique, ce lien exposant les différentes étapes de l’équipement du samouraï

Le Japon d’Antonin Artaud

Casque-Crabe. Vue d’exposition. Photo © FDM, 2018.

samedi 3 mars 2018

FAUTRIER. Matières. Lumières. Peintures.

Affiche de l’exposition. MAM 2018.

Jean Fautrier — Matière et Lumière
Rétrospective au MAM (Musée d’Art moderne
de la Ville de Paris)
jusqu’au 20 mai 2018.

Jean Fautrier est un peintre d’une AUTRE époque. Celle du tableau PEINT, pensé, incessamment médité, recouvert de strates minutieuses et absolument irrégulières. C’est cela qui le rend miraculeux. Inestimable. Et franchement d’avant-garde.

Ses supports aussi, couches et sous-couches souvent marouflées, emmagasinent une densité de lumière intense. La lumière vient du fond de la toile ou du papier, se diffuse et irradie en giclées et halos de matières.

Cette lumière fut d’abord - en ses origines - noire. Obscure et ténébreuse. Grise et bleutée comme le fond d’un lac. C’est là une des grandes révélations de cette rétrospective. Son œuvre entière (il faudrait parler de Grand Œuvre, au sens quasiment alchimique du terme) est une œuvre au noir. Toute lumière sourd et remonte du plus profond de la bouche d’ombre, du cratère évidé, de la montagne perçue à contre-jour.

Ses toiles irradient et suintent une savante luminosité. - N’est-ce pas Turner qui s’enfermait dans le noir pour, ensuite, surprendre son œil en ouvrant brusquement les volets clos ? La matière lumineuse de Fautrier s’avère palpable, charnelle. Profonde. Elle se propage à partir de mille centres, mille plateaux

C’est donc bien de cela seul qu’il est question : de PEINTURE. Tout ici se ramène à cela, à cette expérience fondamentale d’un matériau qui absorbe tout et en lequel on se fond.

On comprend - dès lors - la place prise par Fautrier dans ce que l’on a nommé l’aventure de « l’INFORMEL». Il s’agit là d’une catégorie subtile et des plus spécifiques. On n’est ni dans l’abstraction pure, ni dans la re-présentation, ni dans la figure. Tout en y demeurant. En amalgamant en quelque sorte les contraires et les antinomies de l’histoire des arts plastiques.

Il y a donc sur les cimaises des couches et des couches de matières et des coups de brosse ou de pinceaux. Mais aussi et en même temps des reliefs de paysages, des ombres et des silhouettes d’Otages ou de menus objets. - On est dans ce monde propre à Fautrier, monde qui tient tout à la fois (comme l’écrivait Francis Ponge) « du pétale de rose et de la tartine de camembert ».

Cette matière, on la caresse. On la touche. On s’y enfonce. Elle y est mystique. Goûteuse. Odorante.

Sur l’Informel : Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne et contemporain (2017). Pages 285-377. Lien au livre Larousse

Exposition au MAM 2018

Jean Fautrier, Lac Bleu I, 1926. © ADAGP. Photo DR.

jeudi 1 mars 2018

Hommage à la Vénus de WILLENDORF.

Vénus de Willendorf
(calcaire, 11 cm, Paléolithique, 24 000 av. J.C.)
Musée d’Histoire Naturelle de Vienne - Photo DR.