De TARZAN à CALDER : Le cirque et l'homme panthère.

L'exposition que le Musée du Quai Branly consacre à la figure de Tarzan s'ouvre sur la maquette du Cirque Humpty Dumpty (1903). On y découvre Mr Loyal, des clowns et un bestiaire des plus variés. La figure de l'acrobate ou de l'homme panthère, affublé de ses muscles et de son costume tacheté, y annonce le personnage de Tarzan.

C'est dans le cirque immense et à ciel ouvert de la forêt équatoriale que se déplace le descendant du bon sauvage de Rousseau. De liane en liane, de frondaison en frondaison, notre joyeux athlète y déploie l'arsenal de lignes de ses mouvements, bientôt immortalisés par les dessins d'Hogarth.

Calder, bien plus tard, reprend la familière silhouette dans son cirque miniature. Son homme panthère y est désormais de fil de fer, "embouchonné" et dérisoire. Il y possède toutes les grâces d'un art populaire et lilliputien.

ALEXANDRA DEMENTIEVA : Les clochettes de l'interactivité.

Drama House, installation vidéo interactive
© Alexandra Dementieva.

Version contemporaine de la "comédie humaine" de Balzac, Drama House est une installation frontale qui reprend le principe scénique de la maison transparente et compartimentée.

Les huit fenêtres de la maison sont reliées à autant de sonnettes [ou de sonneries d'interphone] dont le déclenchement par le spectateur provoque l'apparition d'une saynète. L'histoire se constitue des choix successifs du visiteur. S'ensuit alors une forme de montage narratif aléatoire, le visiteur s'invitant dans l'actualisation du scénario préalablement imaginé par l'artiste.

Éminemment théâtral, ce dispositif fait du spectateur non seulement un voyeur, mais aussi une espèce de "deus machina" de l'action en train de se dérouler.

LES CITRONS DE ZURBARAN.

Juan de Zurbaran, Citrons sur un plat (vers 1640)
Madrid, Académie Royale des Beaux-Arts de San Fernando

D'Espagne me parvient une carte postale : les citrons peints par Zurbaran. Lumineux. Ascétiques. "Cubistes" presque dans leur rotondité. Posés là sur l'assiette comme un miracle.

La couleur même de ces citrons révèle à mon palais toute leur acidité. Signe que la peinture peut être charnelle. Ou végétale. À l'aube de l'été, je prends plaisir à la contemplation de cette image venue de si loin dans le temps.

SÔSEKI - Petits contes de la vie ordinaire.

© FDM.

"Je vais aborder des sujets si ténus que je dois bien être le seul à m'y intéresser." (Sôseki, À travers la vitre)

Le timbre d'une voix. Une nappe de brouillard. La brève apparition du col brodé d'un Kimono. La lente et progressive disparition d'un chat. Un rêve entraperçu. - Sôseki a l'art du presque rien, du minime. Une science des lisières, des impressions vagabondes sitôt remplacées par d'autres sensations tout aussi fugaces.