
Madrid, Académie Royale des Beaux-Arts de San Fernando
D'Espagne me parvient une carte postale : les citrons peints par Zurbaran. Lumineux. Ascétiques. "Cubistes" presque dans leur rotondité. Posés là sur l'assiette comme un miracle.
La couleur même de ces citrons révèle à mon palais toute leur acidité. Signe que la peinture peut être charnelle. Ou végétale. À l'aube de l'été, je prends plaisir à la contemplation de cette image venue de si loin dans le temps.
Le charnelle... De si loin dans le temps...
RépondreSupprimerCette idée me laisse rêver. D'ailleurs, puis-je rêver un peu avec vous, Madame ?
De ce livre qui a fait date : Histoire Matérielle et Immatérielle de l'Art Moderne et Contemporain, des perspectives s'ouvrent, des pensées audacieuses s'engagent. Et je me demande, en vous posant la question, pour m'aider à penser tout cela :
Serait-ce déplacé d'entreprendre un projet comme celui de l'Histoire matérielle et immatérielle en allant antérieurement à la période dite moderne de l'art ? "S'efforcer de décrire cet entrelacs que notre corps perceptif tisse avec la chair du monde" pourrait être un effort engagé dans l'histoire de l'art médiévale, renaissant... ?
Quels problèmes, quelles questions cela amène-t-il ? Chercher la matière là où elle est quasiment occultée : quel destin pour ce genre d'entreprise ?