Ph. Courtesy of the artist.
Le passé demeure une richesse. Incommensurable. Un ferment à réutiliser et réactualiser en permanence.
L'exposition "Les Promesses du passé" vient de fermer ses portes au Centre Georges Pompidou. En rendre compte au passé, c'est demeurer fidèle à l'intention qui l'anime : à savoir se situer dans une dimension non linéaire de l'histoire de l'art, le passé pouvant s'inscrire dans le temps de manière à en chambouler les strictes chaînes chronologiques.
"ZERO DEMO" : la performance-protestation du Hongrois Endre Tot (1980) s'inscrit dans le contexte ô combien particulier des années de plomb que vécut l'Europe de l'Est. La censure y était toute puissante. Le dédain aussi, vis-à-vis d'un mode d'expression (happenings, performances, avatars incertains de l'art conceptuel) venu de l'Occident. À moins que cet art ne suscite (comme ce fut aussi le cas) répression, enfermement ou bannissement.
L'expression artistique fut alors souvent en demi-teinte. Abstraite. Elliptique. Endre Tot excella dans ces formes de manifestations "blanches", ces actes de "micropolitique" dont la force demeure intacte.
Qu'est-ce qu'une "protestation zéro" ? Sinon le symbole et la quintessence de toutes les manifestations possibles. Autrement dit la PROTESTATION même.
En ces temps que nous vivons, face à une planète en déconfiture, un corps social abîmé, confrontés à un humain qui se retrouve dans des états bizarres, nous ne pouvons qu'en appeler à ce type de protestation blanche et MÉTAPHYSIQUE.
Alors oui : PROTESTATION ZÉRO. Protestation TOTALE.