« J’ai lu dans le supplément littéraire du Figaro de Samedi (15 septembre) la description d’une maison impressionniste*. Cette maison était construite, comme seraient des fonds de bouteilles, en briques de verres bombés — de verre VIOLET. Le soleil là-dedans se reflétant, les reflets jaunes se brisant, il en résultait un effet inouï.
Pour soutenir ces murs en briques de verre en forme d’œufs violets on avait inventé un support en fer noir et doré représentant des sarments de vigne étranges et d’autres plantes grimpantes. Cette maison violette se trouvait au beau milieu d’un jardin dont tous les sentiers étaient faits d’un sable très jaune. Les parterres de fleurs ornementales étaient naturellement des plus extraordinaires comme coloration. » (Vincent Van Gogh, Lettre à Théo du 11 septembre 1888)
Préfiguration de l’art nouveau, anticipation monstrueuse (car bigarrée) de la maison de verre (blanc) de Pierre Chareau, la maison impressionniste ici décrite par Van Gogh en dit beaucoup sur l’étendue des préoccupations du peintre. La lumière, la couleur sont enfermées dans le verre, lequel sert lui-même de transformateur. Irisations. Effets kaléidoscopiques. Reflets. La nature environnante est alors comme vue au travers d’un prisme.
On se rappellera le très beau texte de Mme Bovary, dans lequel Flaubert nous dépeint un paysage vu successivement à travers les différents verres de couleur d’une fenêtre : ROUGE. JAUNE. BLEU.
* Le terme de « maison impressionniste » ne figurerait pas dans l’article et serait de Van Gogh.
(Vincent Van Gogh, Les Lettres, Actes Sud, 2009, tome 4)
Pour soutenir ces murs en briques de verre en forme d’œufs violets on avait inventé un support en fer noir et doré représentant des sarments de vigne étranges et d’autres plantes grimpantes. Cette maison violette se trouvait au beau milieu d’un jardin dont tous les sentiers étaient faits d’un sable très jaune. Les parterres de fleurs ornementales étaient naturellement des plus extraordinaires comme coloration. » (Vincent Van Gogh, Lettre à Théo du 11 septembre 1888)
Préfiguration de l’art nouveau, anticipation monstrueuse (car bigarrée) de la maison de verre (blanc) de Pierre Chareau, la maison impressionniste ici décrite par Van Gogh en dit beaucoup sur l’étendue des préoccupations du peintre. La lumière, la couleur sont enfermées dans le verre, lequel sert lui-même de transformateur. Irisations. Effets kaléidoscopiques. Reflets. La nature environnante est alors comme vue au travers d’un prisme.
On se rappellera le très beau texte de Mme Bovary, dans lequel Flaubert nous dépeint un paysage vu successivement à travers les différents verres de couleur d’une fenêtre : ROUGE. JAUNE. BLEU.
* Le terme de « maison impressionniste » ne figurerait pas dans l’article et serait de Van Gogh.
(Vincent Van Gogh, Les Lettres, Actes Sud, 2009, tome 4)
1 commentaire:
Petit billet très agréable et "juste".
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