En 1972, j'entame (sans le savoir encore) une longue entreprise : la réécriture de l'œuvre princeps de Jorge Luis Borges, La Bibliothèque de Babel.
Celle-ci, on le sait, contient TOUT ce qu'il est possible de concevoir et d'imaginer.
L'ensemble des "démarquages" que je vais ainsi réaliser au fil des ans (quinze textes à ce jour) s'appuie sur l'idée, chère au grand argentin, qui fait de toute lecture un processus de réécriture et de création. Chaque lecteur ajoute, relit, et transforme le texte initial en fonction de la culture, des références et de l'imaginaire qui lui sont propres.
Très tôt, et dans ma propre histoire, je m'étais rendue compte de la véracité de cette assertion. Toute lecture mettait pour moi en branle un imaginaire qui tout aussitôt travaillait dans la métamorphose.
Le premier texte ainsi produit portait sur le corps. La bibliothèque s'était transmuée en un corps gigantesque, aux aventures hybrides : "Du Corps comme bibliothèque infinie".
D'autres textes suivront. Ils porteront sur le Zoo, la viande, la photographie, La Cité des Ensommeillés, Nam June Paik (Babel TV), Le Bateau des morts (qui n'est pas sans rappeler une certaine île perdue dans la lagune…), Mr Tout le Monde, et bien d'autres réalités ou problématiques.
En 1993, je rassemble 12 de ces textes en un volume qui se clôt (très momentanément) par une mise en abîme de l'œuvre et du personnage de Borges : Le Meurtre de Jorge Luis Borges.
Survient ensuite un démarquage consacré au cinéma et intitulé Trafic (en hommage conjoint à Jacques Tati et à la revue Trafic… qui le refusera).
En 2000, c'est un livre (accordéon et illustré), Duchamp en forme de ready-made, qui comporte, cette fois-ci, non seulement la transformation du texte de Borges par inoculation de l'imaginaire propre à Duchamp, mais aussi des "soufflets" (en caractères gras dans le texte), correspondant aux multiples "soufflets" de la "Boîte en valise". — L'histoire n'est pas close et se poursuit.
Le processus d'écriture à l'œuvre est double. En un premier temps, il s'agit pour moi de lire le texte, dans un état proche de ce que l'on pourrait nommer une forme de lecture (ou d'écriture) automatique, et de le transformer, en laissant intervenir ce qui en moi tient lieu de culture, d'imaginaire, de lectures et sources diverses. En un deuxième temps, je procède à une relecture minutieuse, consciente et critique, du premier jet obtenu… jusqu'à ce que l'ensemble me paraisse désormais, non pas parfait, mais autosuffisant...
Les Univers ainsi créés partent sur leurs rails… rejoindre l'interplanétaire galaxie des doubles et sosies de Jorge Luis Borges.
Borges & Borges Illimited
Duchamp en forme de ready-made
Article du devoir
Celle-ci, on le sait, contient TOUT ce qu'il est possible de concevoir et d'imaginer.
L'ensemble des "démarquages" que je vais ainsi réaliser au fil des ans (quinze textes à ce jour) s'appuie sur l'idée, chère au grand argentin, qui fait de toute lecture un processus de réécriture et de création. Chaque lecteur ajoute, relit, et transforme le texte initial en fonction de la culture, des références et de l'imaginaire qui lui sont propres.
Très tôt, et dans ma propre histoire, je m'étais rendue compte de la véracité de cette assertion. Toute lecture mettait pour moi en branle un imaginaire qui tout aussitôt travaillait dans la métamorphose.
Le premier texte ainsi produit portait sur le corps. La bibliothèque s'était transmuée en un corps gigantesque, aux aventures hybrides : "Du Corps comme bibliothèque infinie".
D'autres textes suivront. Ils porteront sur le Zoo, la viande, la photographie, La Cité des Ensommeillés, Nam June Paik (Babel TV), Le Bateau des morts (qui n'est pas sans rappeler une certaine île perdue dans la lagune…), Mr Tout le Monde, et bien d'autres réalités ou problématiques.
En 1993, je rassemble 12 de ces textes en un volume qui se clôt (très momentanément) par une mise en abîme de l'œuvre et du personnage de Borges : Le Meurtre de Jorge Luis Borges.
Survient ensuite un démarquage consacré au cinéma et intitulé Trafic (en hommage conjoint à Jacques Tati et à la revue Trafic… qui le refusera).
En 2000, c'est un livre (accordéon et illustré), Duchamp en forme de ready-made, qui comporte, cette fois-ci, non seulement la transformation du texte de Borges par inoculation de l'imaginaire propre à Duchamp, mais aussi des "soufflets" (en caractères gras dans le texte), correspondant aux multiples "soufflets" de la "Boîte en valise". — L'histoire n'est pas close et se poursuit.
Le processus d'écriture à l'œuvre est double. En un premier temps, il s'agit pour moi de lire le texte, dans un état proche de ce que l'on pourrait nommer une forme de lecture (ou d'écriture) automatique, et de le transformer, en laissant intervenir ce qui en moi tient lieu de culture, d'imaginaire, de lectures et sources diverses. En un deuxième temps, je procède à une relecture minutieuse, consciente et critique, du premier jet obtenu… jusqu'à ce que l'ensemble me paraisse désormais, non pas parfait, mais autosuffisant...
Les Univers ainsi créés partent sur leurs rails… rejoindre l'interplanétaire galaxie des doubles et sosies de Jorge Luis Borges.
Borges & Borges Illimited
Duchamp en forme de ready-made
Article du devoir
2 commentaires:
http://guylaramee.com/index.php?/biblios/biblios-fr/
Intéressant. Intéressant.
L'invasion du monde [de la culture, du livre, des bibliothèques, mais aussi des jardins, du ciel, des étoiles et du fond des mers]
par Borges et ses doubles…
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