© Lorna Simpson.
Une image (« Juste une image ») de cette photographe afro-américaine, née à Brooklyn en 1960, et qui pratique avec élégance tout aussi bien la photographie, la vidéo, que la performance ou l’installation.
Cette image (Waterbearer) est comme un symptôme, une quintessence du monde de l’artiste. — NOIR et BLANC. Jeux d’ellipses. Économie de moyens. Saisie du mouvement. Représentation d’un réel ludique et graphique.
On est dans le constat et l’ethnographique : deux contenants – de matières et de matités distinctes (un flacon de plastique opaque ; un broc de métal à la rotondité presque cézanienne). La pesée, la soupesée de ce qui possède un poids (l’eau), se mesure à l’arabesque de la gestuelle.
De part et d’autre de la masse blanche du vêtement, deux filets d’eau encadrent la scène. Le cou, les bras – tout de noir polis — se distribuent dans un gracieux dénivelé.
LES LETTRES - elles aussi noires sur le blanc de l’espace – y sont une autre géométrie, une autre grille. Qui fait sens. Mais défait aussi le sens, le court-circuite. Ce que nous nommons si pesamment le « conceptuel » n’est (chez Lorna Simpson) qu’une touche. Un ensemble de signes troublants, légers…
On cherche le son – qui pourrait accompagner l’image. Quelques gouttes (ou notes) de piano : de ce piano que l’on entend dans une autre des installations en NOIR et BLANC de l’exposition [Chess (Échecs), 2013]. Ou le son de la voix…
Cette « Porteuse d’eau » de Lorna Simpson pourrait figurer dans l’une ou l’autre des œuvres (fréquemment bi-colores) de Robert Wilson (Le Regard du Sourd, 1971, ou « I Was Sitting on my Patio This Guy Appeared I Thought I Was Hallucinating », 1977.). — L’image est en manque (le NOIR) et en « plein » ou en « trop-plein » (le BLANC). La tête même du personnage disparaît dans le noir de sa chevelure.
Le visible est happé, entraîné, dissous.
Et l’eau continue à couler, à s’échapper, à ruisseler en filets de matière lumineuse, en tresses et rubans mêlés et métissés. De NOIR et de BLANC.
Merci à Lorna Simpson pour la grâce et la poésie de ce cliché…
Lien Jeu de Paume
Lien Robert Wilson
Cette image (Waterbearer) est comme un symptôme, une quintessence du monde de l’artiste. — NOIR et BLANC. Jeux d’ellipses. Économie de moyens. Saisie du mouvement. Représentation d’un réel ludique et graphique.
On est dans le constat et l’ethnographique : deux contenants – de matières et de matités distinctes (un flacon de plastique opaque ; un broc de métal à la rotondité presque cézanienne). La pesée, la soupesée de ce qui possède un poids (l’eau), se mesure à l’arabesque de la gestuelle.
De part et d’autre de la masse blanche du vêtement, deux filets d’eau encadrent la scène. Le cou, les bras – tout de noir polis — se distribuent dans un gracieux dénivelé.
LES LETTRES - elles aussi noires sur le blanc de l’espace – y sont une autre géométrie, une autre grille. Qui fait sens. Mais défait aussi le sens, le court-circuite. Ce que nous nommons si pesamment le « conceptuel » n’est (chez Lorna Simpson) qu’une touche. Un ensemble de signes troublants, légers…
On cherche le son – qui pourrait accompagner l’image. Quelques gouttes (ou notes) de piano : de ce piano que l’on entend dans une autre des installations en NOIR et BLANC de l’exposition [Chess (Échecs), 2013]. Ou le son de la voix…
Cette « Porteuse d’eau » de Lorna Simpson pourrait figurer dans l’une ou l’autre des œuvres (fréquemment bi-colores) de Robert Wilson (Le Regard du Sourd, 1971, ou « I Was Sitting on my Patio This Guy Appeared I Thought I Was Hallucinating », 1977.). — L’image est en manque (le NOIR) et en « plein » ou en « trop-plein » (le BLANC). La tête même du personnage disparaît dans le noir de sa chevelure.
Le visible est happé, entraîné, dissous.
Et l’eau continue à couler, à s’échapper, à ruisseler en filets de matière lumineuse, en tresses et rubans mêlés et métissés. De NOIR et de BLANC.
Merci à Lorna Simpson pour la grâce et la poésie de ce cliché…
Lien Jeu de Paume
Lien Robert Wilson
1 commentaire:
Oui, un moment de grâce magnifiquement restitué par votre commentaire!
Merci.
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