© Musée national Picasso-Paris/ Béatrice Hatala.
Exposition inaugurale :
25 octobre 2014 - printemps 2015.
Riche de plus de 5000 œuvres, parmi lesquelles un grand nombre de pièces majeures, "représentatives" du parcours de l'artiste et qu'il a conservées tout au long de sa vie [les fameux "Picasso de Picasso"], le Musée Picasso rouvre ses portes dans le cadre rénové (et toujours aussi somptueux) de l'Hôtel Salé.
Élégant et spacieux, théâtral et baroque, ce bâtiment du XVIIe siècle se prête magnifiquement à la geste picassienne. Redessiné et repensé par Jean-Fançois Bodin (dans la continuité du travail de découpe minimaliste des espaces effectués par Roland Simounet, premier architecte en charge du Musée, en 1985), le Musée Picasso présente désormais ses collections du sous-sol jusqu'aux combles. Dans de grands espaces blancs, aériens et transparents. Les ombres y jouent et c'est un plaisir de s'y faufiler.
Dans les combles actuellement : quelques-uns des tableaux conservés par un Picasso collectionneur des œuvres qu'il aimait : une nature morte aux côtelettes de Chardin, des paysages de Cézanne, un Douanier Rousseau, un autoportrait de Miro, "les oranges" de Matisse, etc.
D'intéressantes correspondances surgissent. Comme ce lien ignoré (et surprenant) entre les rondeurs et le modelé duveteux de certaines sanguines de Renoir et d'autres tableaux peints par Picasso durant sa période néo-classique. - Alliés à un traitement géométrique et généreux des volumes, les rouges et les ocres l'emportent alors (Trois femmes à la fontaine, été 1921). Les volumes peints sont proprement sculpturaux. La référence à l'Antique (Rome et la Grèce) envahit pour un temps la planète Picasso.
Le parcours dans le Musée emprunte des rampes, des escaliers (dont le grand escalier monumental à double révolution de l'Hôtel Salé, actuellement dominé par une sculpture du visage de Marie-Thérèse Walter). Les espaces se développent sur le mode d'un labyrinthe aux nombreux dénivelés.
Impossible de recenser les multiples gestes et œuvres de ce parcours puissant et foisonnant, à l'image de la richesse picassienne. On retrouve là tous les Picasso que l'on aime - les aériens dessins et les portraits de la période rose, les guitares et les toiles cubistes, les tôles découpées, les figures du Minotaure, les lignes arrondies et rêveuses des formes de Marie-Thérèse Walter, les flèches, les angles et les volumes agressifs de Dora Maar, le profil antique et songeur de Jacqueline Roque…
Sans parler des multiples études et références à l"art primitif, qui ponctuent le contexte et la naissance des Demoiselles d'Avignon. — Bienvenue dans la planète Picasso.
Musée PICASSO
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© Musée national Picasso-Paris/ Béatrice Hatala.
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