dimanche 8 avril 2018

Enfance et Aires de Jeux au Japon.

Ouverture officielle de "Kodomo No Kuni", Yokohama, 5 mai 1965.

Kodomo No Kuni
Enfance et aires de jeux au Japon
Exposition du 7 avril au 30 juin 2018 à
l’ONDE, 8 bis avenue Louis Bréguet
78140 Vélizy-Villacoublay.
Décombres d’incendie
Sur le sol en ciment
Fillettes et jeux de balle

(Mukai Kyorai, 1651-1704)
En 1965, au moment où le gouvernement japonais déclare mettre fin au processus de reconstruction de l’après-guerre, un parc s’ouvre à Yokohama. « Kodomo No Kuni » (ou « le Pays des enfants »), un jardin érigé sur un ancien terrain militaire. Les deux faits ne sont pas strictement liés. Mais, face aux destructions, naturelles ou humaines, l’appel à l’enfance et au recommencement fut et demeure, au Japon (comme souvent dans les autres pays) un leitmotiv important.

Le jeu de l’enfant revêt à ce niveau de multiples fonctions. - « Les formes données au jeu de l’enfant sont certes ludiques, nous disent les organisateurs de l’exposition ; Il importe qu’elles fournissent un environnement riche à l’enfant, mais elles renvoient aussi à un jeu plus large : elles sont porteuses d’une fonction de réparation ou de conjuration. »

Basée pour l’essentiel sur des documents photographiques, cette exposition met en scène les rituels, les jeux et les « aires de jeux » où s’exprime la vitalité des enfants et adolescents japonais.

En contrepoint, Mutsumi Tsuda présente « Dialogues », une série de clichés se référant à la situation et au destin des enfants japonais de Nouvelle-Calédonie, entre 1941 et 1960. - L’exposition s’est ouverte le 7 avril avec une conférence de l’artiste, portant sur cette relation méconnue entre le Japon et la France. (Commissaire de l'Exposition : Vincent Romagny)

Micro Onde, Centre d’art de l’Onde

Sur le travail de Mutsumi Tsuda

Kohei Sasahara, Sunny, 2016. Vue de l’exposition
Spontaneous Beauty, Kyoto Art Center, 2016.

9 commentaires:

Erwan Blesbois a dit…

« Mais, face aux destructions, naturelles ou humaines, l’appel à l’enfance et au recommencement fut et demeure, au Japon (comme souvent dans les autres pays) un leitmotiv important. » Oui mais...
Le traumatisme lié à la seconde guerre mondiale, étant pour les populations occidentales digéré, hormis les Japonais (Hiroshima, Nagasaki) et les Juifs d'Europe (la Shoah), de nouveaux cycles de destructions faisant fi de l'enfance (et je suis particulièrement bien placé pour le savoir...), prennent naissance par le biais du capitalisme, et en France par celui du libéral-libertarisme incarné par Macron et ses épigones "people" ou sociétaux, dont les instigateurs du printemps de mai 68, notamment ceux qui en sont désormais les principaux commémorateurs, font partie.
Bien plus virtuel, fluide qu'un pouvoir étatique de type fasciste, sans "topos" qui pourrait faire de lui une cible, et bien qu'au niveau de l'intimité il puisse occasionner des dégâts au niveau comportemental bien plus forts que le fascisme, comme le pensait Pasolini, le pouvoir financier n'a pas de lieu et il est nomade, il ne peut donc constituer une cible, c'est ce qui fait sa redoutable efficacité.
En même temps il met en péril l'humanité toute entière, car l'idée d'une croissance infinie comme il le postule, dans un mode fini est un oxymore conduisant à la destruction de l'environnement, en même temps qu'à la destruction de toute vie intime, reposant sur un Lieu pour prendre racine et s'épanouir.
Autrement dit le Pouvoir qui s'immisce jusque dans ce que nous avons chacun de plus intime, nous pousse à scier la branche où nous nous trouvons, pire il conditionne des comportements d'autodestruction ou suicidaires, de plus en plus courants et banalisés au sein d'une société ultra-violente, non plus régulée par des interdits sacrés d'origine religieuse.
L'inquiétude du Japonais est bien connue, mais n'est-elle pas préférable à l'inconscience des Américains du nord et des Européens ?

fdemeredieu a dit…

Oui : les traumatismes de l'enfance sont terribles et fréquents. "L'enfance" est une des premières réalités et "qualité" malmenée.
J'avais vu l'exposition consacrée - au Mémorial de la Shoah - aux enfants dans la Shoah. - Impossible d'en ressortir indemne.

Quant à mai 68, le mouvement fut complexe, divers. Avec des courants très différents. On ne peut parler de manière trop générique de ce qui fut une utopie à ramifications multiples.

Pour ceux qui l'ont vécu de l'intérieur, et en particulier la jeunesse de l'époque, ce fut un choc, une ouverture et la possibilité se puiser une grande énergie pour le futur.

Futur lui-même multiple. Avec des chemins qui ne furent pas tous de traverses.

Oui : il faut tout faire pour sauvegarder sa propre intégrité !

fdemeredieu a dit…

Lien à l'exposition du Mémorial de la Shoah :

http://enfants-shoah.memorialdelashoah.org/

fdemeredieu a dit…

Pour Erwan Blesblois

Merci pour votre deuxième commentaire (que je ne publie pas).
Car il s'éloigne énormément du sujet propre de ce papier sur le blog [Ici les aires de jeu réservées aux enfants]. Merci à vous de resserrer vos interventions car le lecteur ne s'y retrouve plus. C'est trop général.
Bien à vous.

Erwan Blesbois a dit…

Merci d'avoir déjà publié pas mal de mes commentaires. En plus d'être trop général, cela respire trop le ressentiment (autocritique), vos lecteurs n'ont pas à supporter ça, je comprends.
Bien à vous

Erwan Blesbois a dit…

J'ai connu des personnes superbes qui avaient fait mai 68, sans arrières-pensées comme pour les religions d'en obtenir une récompense, par vénalité, mais parce qu'ils y croyaient vraiment, comme pour les religions aussi. J'ai juste eu la chance d'approcher de très près ces personnes qui étaient pour moi comme une bouffée d'oxygène dans un milieu profondément délétère. Je ne sais pas ce qui s'est passé ensuite, "qu'est-ce qui s'est passé ?" je n'en sais rien. Je vis juste avec la nostalgie de cette époque, comme dans un cauchemar, dans l'incapacité de faire revivre les jours heureux. Je généralise en pensant que c'est le propre de ma génération, car j'aurais voulu que ce mouvement se répète, comme vous le disiez à propos des aires de jeu pour enfants qui sont un appel au recommencement. Je n'ai pas vu le mouvement de mai 68 recommencer, et c'est l'objet de mon malaise, sans être capable par moi-même de le faire revivre.

fdemeredieu a dit…

Les expressions sont toujours précieuses. Et la vôtre - par sa sincérité et sa force - l'est. Envers et contre toutes les critiques.

Sinon : il est vrai que je pense "au lecteur" [lequel ? laquelle ?] qui est capable d'écoute, d'attention aux chemins et expressions longitudinales à un sujet ou de traverses.
Mais je tiens aussi à ce que le lecteur soit accroché, puisse retenir, garder les mots prononcés.
Un vieux réflexe pédagogique !

fdemeredieu a dit…

Il est vrai que "mai 68" ne se répète pas, ne revient pas (d'où la nostalgie…).

Il s'est prolongé, disséminé, transformé… et aujourd'hui on "commémore" ce qui n'est sans doute pas la meilleure manière (et la pire sans doute) d'aborder ce qui relevait d'une utopie, réelle certes… mais il s'agissait d'une utopie politique.

Erwan Blesbois a dit…

Oui les débats d'idée sont intéressants et surtout toujours conformes au sujet proposé comme par exemple la question des « aires de jeu réservées aux enfants », et à propos d'utopie politique...
Que se passe-t-il lorsque l'on est constamment porté sur le hors sujet, les voies de traverse, et une forme de « délire » par association d'idées, a-t-on le droit de s'exprimer ? Oui mais de façon purement individualiste, sur sa page... Certains font consensus de leur vivant et de façon posthume, d'autres de leur vivant uniquement, d'autres de façon posthume uniquement, d'autres ni l'un ni l'autre... Les plus nombreux apportent leur adhésion au consensus...
Apporter son adhésion au consensus, même en donnant l'impression de la polémique est la définition de la prudence qui vous évite le bannissement : c'est le propre de toute société humaine, que cela soit sur Facebook ou ailleurs sur des blogs plus personnels ou tout simplement au sein de la vie mondaine, les mêmes lois qui sont celles de la nature humaine y règnent en maître, comme le remarqua en son temps Proust.
C'est bien pour cela qu'essayer de penser la socialité humaine sur un autre modèle que l'égoïsme comme ne le fait pas le libéralisme (c'est même tout le contraire), est la question la plus épineuse qui se pose aux sociétés humaines. C'est aussi l'immense défi, car je pense réellement que si nous ne sortons pas du modèle libéral, cela entraînera à terme la chute de l'humanité entière. On va peut-être encore penser que je délire mais beaucoup d'intellectuels contemporains arrivent à la même conclusion, comme Michéa le plus cohérent de tous. Nous ne sommes pas des oiseaux de mauvaise augure, nous pensons réellement et sincèrement que les principes du libéralisme énoncés il y a plus de 300 ans, leur application dans le domaine économique, entraînera non seulement la destruction totale de l'environnement, mais la destruction aussi de tous les équilibres anthropologiques. Le message à faire passer dépasse la simple vanité personnelle et le désir de reconnaissance, propre à tous les réseaux sociaux et les relation sociales voire mondaines en générales, qui vous coupent de toute communication, si vous avez le malheur de vouloir échapper à « la fabrique du consentement ».
La question est l'égoïsme et la vanité personnelle sont-ils les principes qui structurent notre équilibre psychologique, sont-ce des Lois de la nature humaine ? Ou bien s'agit-il d'un long embrigadement qui remonte aux principes du libéralisme tels qu'énoncés par ses glorieux fondateurs, puis thuriféraires ? Un peu des deux sans doute, d'autant plus que toute contestation du système vous place aussitôt en marge du genre humain, en plein bannissement. Mais je ne veux pas laisser à l'humanité le droit de se suicider elle même, je veux essayer de résister, même à contre courant.
On va me dire que Proust n'a rien à voir avec l'idéologie libérale et remarqua les règles qui structuraient la vie mondaine, des règles très strictes reposant essentiellement sur la vanité personnelle, donc que ce sont des structures universelles que l'on ne peut modifier. Mais Proust en parle et en donne moult détails, pour justement se moquer de ce comportement vaniteux, et avec cruauté.
C’est comme ça dans le monde, on ne se voit pas, on ne dit pas les choses qu’on voudrait dire, du reste, partout, c’est la même chose dans la vie.

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