Vue d’ensemble. Photo ©FDM.
18 septembre - 13 octobre 2021.
En ce mois de septembre, les parisiens auront vécu la mise en place et l’aboutissement d’un des plus anciens projets de ce couple d’artistes spécialisé dans les empaquetages géants de sites et/ou de monuments. C’est en 1962, depuis les fenêtres d’une chambre de bonne où le jeune artiste s’est installé avec sa compagne qu’ils ont la première idée (et vision) d’un empaquetage de cet Arc de Triomphe qui surplombe le haut de l’avenue des Champs-Élysées parisiens.
Monument symbolique qui revêt une signification politique hautement sensible. Lieu de toutes les commémorations nationales, la monumentale architecture abrite la tombe du « soldat inconnu ». D’où les résistances multiples que Christo va rencontrer. Ce qui n’est pas pour lui déplaire. Né dans les pays de l’est, celui qui n’a eu de cesse de clamer son aspiration et son penchant pour la liberté, ne craint pas les contradictions et apprécie d’entrer à chaque projet « en résistance ». La bagarre à mener - avec les autorités, les institutions, l’opinion publique, etc. - fait partie intégrante du processus de ses œuvres. Qu’il s’agisse du Pont-Neuf (Paris, 1985), du Reichstag (Berlin, 1995) ou de ses autres projets,
Chacune de ses réalisations apparaît comme une sorte de « Grand Œuvre », emmagasinant dans les plis de sa structure, toute une épaisseur temporelle, un grand nombre de démarches, de discussions et de maquettes préparatoires. A tel point qu’il s’est mis à concevoir l’idée d’un Musée nécessaire pour chacun de ses projets, qui abriterait les archives spécifiques de chacune de ses réalisations.
On conçoit dès lors le caractère monumental du travail de Christo et Jeanne-Claude. Lors de chaque réalisation concrète - et in situ - d’une œuvre, celle-ci est synthétisée, visualisée sous forme d’un ensemble et d’un TOUT. Massif. Trapu. Comme l’est ici l’Arc de Triomphe emballé dans ses plis et ses cordages.
L’Arc de Triomphe (Wrapped) Christo et Jeanne Claude, 2021.
Détail. Photo ©FDM.
L’œuvre n’en est pas moins riche d’une multitude de détails, de « points de vue « . Plis. Ombres. Lumières. Nuages. Impact du vent et des éléments, etc. Chacun des monuments emballés et empaquetés par Christo se décompose en « vues » qui sont autant de "sculptures", d’événements éphémères. Singuliers et diversement colorés.
Le textile - élément devenu le matériau privilégié de Christo - séduit par l’architecture, à la complexité chaque fois unique, de ses plis. Produit par une entreprise spécialisée, le tissu nécessaire à l’empaquetage de l’Arc se doit d’être éminemment résistant. Il possède en outre la capacité de réfléchir d’une certaine manière la lumière, en engendrant des reflets gris, bleutés ou blancs. Au couchant le Monument devient rose ou doré.
Tournant autour du Monument - comme autour d’un objet ou d’une sculpture, on découvre les mille et une facettes du drapé. Celui-ci joue avec les nuages et se métamorphose au gré de l’atmosphère.
Bien des parisiens et parisiennes - tous âges confondus - se sont pressés autour du monument, le touchant, le photographiant (dans tous ses états), palpant l’épais tissu, s’amusant des nuages et des mouvements du drapeau central qui flottait au vent. La rude architecture de l’Arc devenait mouvante. Vibrante.
Christo et sa compagne devaient (depuis leurs nuages) se réjouir des mille et un aléas de cette œuvre posthume. Ils ont l’une et l’autre disparu successivement en 2009 et 2020. Mais demeurent dans le souffle et le souvenir de chacun des plis de leurs immenses sculptures à ciel ouvert.
L’Arc de Triomphe (Wrapped) Christo et Jeanne Claude, 2021.
Détail. Photo ©FDM.
Monument symbolique qui revêt une signification politique hautement sensible. Lieu de toutes les commémorations nationales, la monumentale architecture abrite la tombe du « soldat inconnu ». D’où les résistances multiples que Christo va rencontrer. Ce qui n’est pas pour lui déplaire. Né dans les pays de l’est, celui qui n’a eu de cesse de clamer son aspiration et son penchant pour la liberté, ne craint pas les contradictions et apprécie d’entrer à chaque projet « en résistance ». La bagarre à mener - avec les autorités, les institutions, l’opinion publique, etc. - fait partie intégrante du processus de ses œuvres. Qu’il s’agisse du Pont-Neuf (Paris, 1985), du Reichstag (Berlin, 1995) ou de ses autres projets,
Chacune de ses réalisations apparaît comme une sorte de « Grand Œuvre », emmagasinant dans les plis de sa structure, toute une épaisseur temporelle, un grand nombre de démarches, de discussions et de maquettes préparatoires. A tel point qu’il s’est mis à concevoir l’idée d’un Musée nécessaire pour chacun de ses projets, qui abriterait les archives spécifiques de chacune de ses réalisations.
On conçoit dès lors le caractère monumental du travail de Christo et Jeanne-Claude. Lors de chaque réalisation concrète - et in situ - d’une œuvre, celle-ci est synthétisée, visualisée sous forme d’un ensemble et d’un TOUT. Massif. Trapu. Comme l’est ici l’Arc de Triomphe emballé dans ses plis et ses cordages.
Détail. Photo ©FDM.
L’œuvre n’en est pas moins riche d’une multitude de détails, de « points de vue « . Plis. Ombres. Lumières. Nuages. Impact du vent et des éléments, etc. Chacun des monuments emballés et empaquetés par Christo se décompose en « vues » qui sont autant de "sculptures", d’événements éphémères. Singuliers et diversement colorés.
Le textile - élément devenu le matériau privilégié de Christo - séduit par l’architecture, à la complexité chaque fois unique, de ses plis. Produit par une entreprise spécialisée, le tissu nécessaire à l’empaquetage de l’Arc se doit d’être éminemment résistant. Il possède en outre la capacité de réfléchir d’une certaine manière la lumière, en engendrant des reflets gris, bleutés ou blancs. Au couchant le Monument devient rose ou doré.
Tournant autour du Monument - comme autour d’un objet ou d’une sculpture, on découvre les mille et une facettes du drapé. Celui-ci joue avec les nuages et se métamorphose au gré de l’atmosphère.
Bien des parisiens et parisiennes - tous âges confondus - se sont pressés autour du monument, le touchant, le photographiant (dans tous ses états), palpant l’épais tissu, s’amusant des nuages et des mouvements du drapeau central qui flottait au vent. La rude architecture de l’Arc devenait mouvante. Vibrante.
Christo et sa compagne devaient (depuis leurs nuages) se réjouir des mille et un aléas de cette œuvre posthume. Ils ont l’une et l’autre disparu successivement en 2009 et 2020. Mais demeurent dans le souffle et le souvenir de chacun des plis de leurs immenses sculptures à ciel ouvert.
Détail. Photo ©FDM.