Associées l'une à l'autre, la puissance du Berliner Ensemble et l'épure de l'esthétique de Bob Wilson font de cet "Opéra de Quat'sous" une expérience plurielle, complexe. Riche comme un millefeuille.
Deux esthétiques, deux mécaniques s'additionnent et s'entremêlent ici, donnant à cette mise en scène une brillance, une légèreté que l'on pourrait dire "sublime". Au sens que Kant donnait à ce terme. Ce qui n'empêche pas la pièce de déboucher sur une épaisseur, une profondeur tragi-comique qu'elle doit autant à la puissance du texte qu'à l'impressionnant travail, au "métier", de la troupe du Berliner.
Scansion géométrique des néons qui architecturent la scène, silhouettes et masques "surbrodés" des acteurs dont les figures se découpent fréquemment en ombres chinoises, gestuelle suffisamment décalée pour que l'on puisse évoquer le jeu de l'acteur expressionniste, étincellement rauque des voix et des "songs" : nous naviguons d'emblée au sein de cette légère outrance où nous entraîne tout opéra.
Riches et pauvres, banquiers et gangsters, hommes de pouvoir et petit peuple des rues : sur la scène se superposent, et se lisent, les unes dans les autres, la ville de Londres au XVIIIe siècle, le Berlin des années 1930 et ces autres mégalopoles de notre époque troublée.
Deux esthétiques, deux mécaniques s'additionnent et s'entremêlent ici, donnant à cette mise en scène une brillance, une légèreté que l'on pourrait dire "sublime". Au sens que Kant donnait à ce terme. Ce qui n'empêche pas la pièce de déboucher sur une épaisseur, une profondeur tragi-comique qu'elle doit autant à la puissance du texte qu'à l'impressionnant travail, au "métier", de la troupe du Berliner.
Scansion géométrique des néons qui architecturent la scène, silhouettes et masques "surbrodés" des acteurs dont les figures se découpent fréquemment en ombres chinoises, gestuelle suffisamment décalée pour que l'on puisse évoquer le jeu de l'acteur expressionniste, étincellement rauque des voix et des "songs" : nous naviguons d'emblée au sein de cette légère outrance où nous entraîne tout opéra.
Riches et pauvres, banquiers et gangsters, hommes de pouvoir et petit peuple des rues : sur la scène se superposent, et se lisent, les unes dans les autres, la ville de Londres au XVIIIe siècle, le Berlin des années 1930 et ces autres mégalopoles de notre époque troublée.
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