"l'auteur n'a pas hésité à se pourvoir d'un stock vraiment gigantesque de points d'exclamation, qui émaillent presque chaque page, et dont on se dit vite qu'ils sont comme la petite pluie de Lille ou de Saint-Omer : quand elle commence à tomber, il y en a pour deux ou trois mois". (Les "Histoires littéraires")
En ce qui concerne Artaud, L'Affaire et les "affaires", les jours se suivent et se ressemblent. L'Affaire continue, avec ses manœuvres souterraines, ses censures et - de temps en temps - un compte-rendu, une "critique", un essai d'analyse. Les compte-rendu sur ce livre ne sont pas si nombreux. Ils me font donc toujours plaisir. Même (et surtout) lorsqu'ils revisitent le texte, en tentant de ne pas vouloir comprendre ce qui s'y lit et s'y joue. Et d'y lire tout autre chose que ce qui s'y écrit.
L'article consacré au livre par les "Histoires littéraires" (N° 39, 2010) m'a profondément réjouie. Je vais pouvoir, à nouveau et sans vergogne, me livrer à l'exercice que l'on m'a si souvent reproché : disséquer et décortiquer les propos des uns et des autres, me repaître de la prose prétenduement acérée des critiques, journalistes et autres exégètes.
Mon livre contiendrait donc un nombre anormalement élevé de points d'exclamations. - Eh bien, c'est vrai ! Je l'avoue. Dans l'affaire Artaud, j'ai été constamment de stupeur en stupeur et d'un point d'exclamation à un autre point d'exclamation. En passant par des étapes intermédiaires elles aussi porteuses de ces mêmes coups de griffes de l'écriture et de l'histoire.
Ce livre, j'aurais pu l'écrire à l'aide de seuls points d'exclamations. Une overdose en somme de ces points qui sabrent l'espace d'une écume colérique. Graphique et calligraphique.
Marques et stigmates de la surprise, de l'étonnement. Signes qu'en ce monde-là de l'affaire Artaud, quelque chose ne tournait pas rond, qui poussait toujours à s'ébattre dans l'aigu et dans l'exclamatif.
Mon interlocuteur anonyme se sent comme noyé au cœur d'une "pluie" de points d'exclamations ! - C'est bien là l'effet que me fit, au fil des ans, la succession répétitive des mêmes et sempiternelles mesquineries de l'affaire Artaud.
Que le lecteur du récit de L'Affaire se sente envahi et percuté par cette ponctuation, eh bien, cher Anonyme, c'est un beau compliment. Merci ! Le point d'exclamation correspond assurément à la juste ponctuation de toute L'Affaire.
D'autant que l'affaire ou les "affaires" Artaud n'ont pas duré "deux ou trois mois". J'y suis pour ma part entré il y a vingt neuf ans. Cela en fait de la pluie...
Cela me rappelle ces estampes japonaises qui déclinent, à coups de sabre fins, les lignes serrées d'une pluie répétitive. Et aussi persistante que les petitesses et reprises de l'affaire Artaud. Le promeneur, dans toute cette pluie, n'y est qu'un papillon, pris au piège d'une multitude d'épingles.
Ma vocation à moi serait-elle d'épingler le lecteur au cœur d'une forêt, d'une pluie de points d'exclamations ?
Rien que pour cela, cela valait le coup d'écrire ce que L'Anonyme des "Histoires littéraires" nomme "ce très curieux Journal ethnographique".
Lien Histoires Littéraires
En ce qui concerne Artaud, L'Affaire et les "affaires", les jours se suivent et se ressemblent. L'Affaire continue, avec ses manœuvres souterraines, ses censures et - de temps en temps - un compte-rendu, une "critique", un essai d'analyse. Les compte-rendu sur ce livre ne sont pas si nombreux. Ils me font donc toujours plaisir. Même (et surtout) lorsqu'ils revisitent le texte, en tentant de ne pas vouloir comprendre ce qui s'y lit et s'y joue. Et d'y lire tout autre chose que ce qui s'y écrit.
L'article consacré au livre par les "Histoires littéraires" (N° 39, 2010) m'a profondément réjouie. Je vais pouvoir, à nouveau et sans vergogne, me livrer à l'exercice que l'on m'a si souvent reproché : disséquer et décortiquer les propos des uns et des autres, me repaître de la prose prétenduement acérée des critiques, journalistes et autres exégètes.
Mon livre contiendrait donc un nombre anormalement élevé de points d'exclamations. - Eh bien, c'est vrai ! Je l'avoue. Dans l'affaire Artaud, j'ai été constamment de stupeur en stupeur et d'un point d'exclamation à un autre point d'exclamation. En passant par des étapes intermédiaires elles aussi porteuses de ces mêmes coups de griffes de l'écriture et de l'histoire.
Ce livre, j'aurais pu l'écrire à l'aide de seuls points d'exclamations. Une overdose en somme de ces points qui sabrent l'espace d'une écume colérique. Graphique et calligraphique.
Marques et stigmates de la surprise, de l'étonnement. Signes qu'en ce monde-là de l'affaire Artaud, quelque chose ne tournait pas rond, qui poussait toujours à s'ébattre dans l'aigu et dans l'exclamatif.
Mon interlocuteur anonyme se sent comme noyé au cœur d'une "pluie" de points d'exclamations ! - C'est bien là l'effet que me fit, au fil des ans, la succession répétitive des mêmes et sempiternelles mesquineries de l'affaire Artaud.
Que le lecteur du récit de L'Affaire se sente envahi et percuté par cette ponctuation, eh bien, cher Anonyme, c'est un beau compliment. Merci ! Le point d'exclamation correspond assurément à la juste ponctuation de toute L'Affaire.
D'autant que l'affaire ou les "affaires" Artaud n'ont pas duré "deux ou trois mois". J'y suis pour ma part entré il y a vingt neuf ans. Cela en fait de la pluie...
Cela me rappelle ces estampes japonaises qui déclinent, à coups de sabre fins, les lignes serrées d'une pluie répétitive. Et aussi persistante que les petitesses et reprises de l'affaire Artaud. Le promeneur, dans toute cette pluie, n'y est qu'un papillon, pris au piège d'une multitude d'épingles.
Ma vocation à moi serait-elle d'épingler le lecteur au cœur d'une forêt, d'une pluie de points d'exclamations ?
Rien que pour cela, cela valait le coup d'écrire ce que L'Anonyme des "Histoires littéraires" nomme "ce très curieux Journal ethnographique".
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