dimanche 3 juillet 2011

Louis MARIN : Jean-Charles BLAIS. Dessin. Trait. Apparition. Disparition.


"… les fragiles grâces de dessins égyptiens ou chinois - la figure-du-corps, en instance de disparition est elle-même devenue son virtuel figuratif, sa potentialité visuelle, son "figurable". (Louis Marin, Jean-Charles Blais. Du figurable en peinture)

On ne saurait trop insister sur la beauté, la grâce des œuvres de Jean-Charles-Blais, tout particulièrement ses peintures et dessins sur affiches arrachées des années 1980-1990. Le texte en a-pesanteur que Louis Marin leur a naguère consacré en exauce - pas à pas - l'intense poésie. Ce que d'autres nommeraient leur "inquiétante singularité".

L'œil de Louis Marin est nourri de la grande peinture classique, des œuvres de Champaigne, Rembrandt, Poussin, Le Caravage. Ses curiosités l'ont conduit à interroger cet univers de signes que les artistes tracent sur des supports qui peuvent être divers - toiles, papiers, murs.

Lorsqu'il se penche sur l'art moderne et contemporain, notre sémiologue et sémioticien n'oublie jamais que son amour de la langue l'amène aux confins de la poésie.

Son approche érudite repère les dispositifs, schémas, grilles et oculi omniprésents dans l'œuvre de Jean-Charles Blais. Ses personnages sans tête y ont encore une tête, - disparue, ensevelie, désignée. Le dessin fait ainsi la double part du visible et de l'invisible, de l'apparent et de de ce qui se lit ou se devine en dehors et en-deçà des figures.

Le dessin est bien là, trait ou simple contour, sur ou sous le bleu de la peinture, en filigrane ou en ostentation. Mais partout il s'absente, se heurte aux déchirures de la représentation.

Il faut lire et relire les aventures et avatars de ces disparitions et suivre - en les dénouant - les savants entrelacs de cet infigurable auquel se heurte toute représentation.

À lire, à voir.

Louis Marin, Wikipédia.

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