vendredi 9 septembre 2011

BECKETT. DUCHAMP. MÉMOIRES DU 11 SEPTEMBRE 2001.

©FDM

"Un autre oiseau est apparu dans le ciel de Manhattan. Un oiseau de métal.
En ce 11 septembre 2001, les roses sont encore vivaces sur le balcon de la 42e rue. Elles se dressent fièrement à la face du ciel.

Adopter le point de vue des roses. Point de vue bizarre. Même s'il reste le point de vue d'un vivant. — Que sont devenues les roses de Manhattan, sous la pression du vent, des flammes, des cendres ?

Juchés sur les deux tours virtuelles du World Trade Center, Beckett et Duchamp ont cessé depuis longtemps de se faire signe. Ils ne se regardent plus. Le silence s'est fait.

Les roses autour d'eux ont goût de cendre. Le monde est parti en pétales. Une pluie rose, grise et fine, a succédé au double impact des avions suicidaires.

"Tombés roses à peine ongles blancs achevés. Longs cheveux tombés blancs invisibles achevés. Invisibles cicatrices même blanc que les chairs blessées roses à peine jadis." (Samuel Beckett, "bing", in TÊTES MORTES)

(Extrait de Et Beckett se perdit dans les roses, Blusson, 2007)

Et Beckett se perdit dans les roses

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire