D’un artiste à l’autre, il est des modes d’approches des œuvres par le public très différenciés. Vouées à cet art qui s’est développé en France dans les années 1960-1970, et qui fut (et demeure) toujours excellement représenté par la Galerie Denise René sous l’appelation d’art cinétique, les œuvres de Jesus Rafael Soto (1923-2005) renvoient à un type de participation tout à la fois physique et cérébral.
Les « pénétrables », tout d’abord, ces structures (ou installations : mais on n’emploie pas encore le terme) constituées d’une forêt de tiges d’aluminium mobiles et diversement colorées qui s’ébattent du plafond jusqu’au sol. Le visiteur en traversant la structure pénètre bien un univers sensoriel ; son corps pourfend l’obstacle, s’insinue au travers de ces tiges et traverse le tout.
De l’extérieur, le tout ressemble à une pluie. Dense. Verticale. Au travers des lignes et des interstices, le paysage bouge et se reconstruit. C’est la vue alors qui est appelée en renfort pour apprécier ce paysage sans cesse contrarié, redessiné et reconstruit. — De l’intérieur aussi, les tiges d’aluminium forment une grille de lecture mouvante et mobile. Provisoirement incarcéré dans l’habitacle, le visiteur perçoit la salle environnante, mais découpée, lacérée, grillagée…
Devant ses toiles et ses « tableaux », Jesus Rafael Soto multiplie aussi les lignes, les filins et les mobiles qui viennent – en avant de la toile – perturber la lisibilité du motif ou du dessin de l’arrière-plan. Le monde visuel est complexe. Soto nous le rappelle constamment.
La spectateur ainsi joue et se promène, se penche, adopte ce point de vue de biais qui lui permettra de lire les œuvres dans l’ensemble de leurs couches et sous-couches. Volumes, Vibrations, Tableaux, Sculptures — son art est bel et bien cinétique et en mouvement.
Reconsidéré et réinventé à chacun des pas du visiteur.
Centre Georges Pompidou. 27 février-20 mai 2013. — Présentation des œuvres de l’artiste, rentrées par dation dans la collection du Musée national d’art moderne.
Vidéo
Entrée de l’exposition Ph. ©FDM, 2013
Les « pénétrables », tout d’abord, ces structures (ou installations : mais on n’emploie pas encore le terme) constituées d’une forêt de tiges d’aluminium mobiles et diversement colorées qui s’ébattent du plafond jusqu’au sol. Le visiteur en traversant la structure pénètre bien un univers sensoriel ; son corps pourfend l’obstacle, s’insinue au travers de ces tiges et traverse le tout.
De l’extérieur, le tout ressemble à une pluie. Dense. Verticale. Au travers des lignes et des interstices, le paysage bouge et se reconstruit. C’est la vue alors qui est appelée en renfort pour apprécier ce paysage sans cesse contrarié, redessiné et reconstruit. — De l’intérieur aussi, les tiges d’aluminium forment une grille de lecture mouvante et mobile. Provisoirement incarcéré dans l’habitacle, le visiteur perçoit la salle environnante, mais découpée, lacérée, grillagée…
Devant ses toiles et ses « tableaux », Jesus Rafael Soto multiplie aussi les lignes, les filins et les mobiles qui viennent – en avant de la toile – perturber la lisibilité du motif ou du dessin de l’arrière-plan. Le monde visuel est complexe. Soto nous le rappelle constamment.
La spectateur ainsi joue et se promène, se penche, adopte ce point de vue de biais qui lui permettra de lire les œuvres dans l’ensemble de leurs couches et sous-couches. Volumes, Vibrations, Tableaux, Sculptures — son art est bel et bien cinétique et en mouvement.
Reconsidéré et réinventé à chacun des pas du visiteur.
Centre Georges Pompidou. 27 février-20 mai 2013. — Présentation des œuvres de l’artiste, rentrées par dation dans la collection du Musée national d’art moderne.
Vidéo