Victoria and Albert Museum. Londres.
L'Histoire de la mode est riche en raffinements, inventions et traitements de matériaux surprenants. - Alexander McQueen (1969-2010) s'est fait l'héritier et l'interprète de nombreux pans de l'histoire du vêtement. Il se trouve ainsi au cœur d'une zone d'influence qui s'abreuve aux diverses formes du "gothique" anglais (et international), au primitivisme, au pop art, à la robotique, à l'histoire du Japon (armures, kimonos) et de l'Orient entier, à la culture punk, etc.
"L'enfant terrible" de la mode d'Outre-Manche (vite devenu international et carrément extra-terrestre) échafaudait pour chacun de ses défilés un carnaval d'icônes - toutes plus archaïques et d'avant-garde. Effaçant les différences. Croisant les genres. Recouvrant de masques glauques les visages de ses mannequins, tressant et détressant des cheveux qui finissent en tignasses, en "pièces-montées" et casques surprenants. Cheveux et crins de cheval sont aussi utilisés pour des jupes frangées qui tanguent et valsent à chaque pas, lors du défilé des mannequins.
La femme ici est un oiseau, une amazone futuriste, une sorte de Casanova vénitien, un curieux clown blanc (au visage rehaussé d'une énorme bouche rouge), une sombre et inquiétante sorcière, un samouraï ou un archer, une huître (perlière), une aigrette ou une princesse de conte fantastique.
British, "so british", ses créations empruntent tout autant aux parures élisabéthaines qu'aux tenues victoriennes du XIXe siècle. Les collerettes empesées et vertugadins brodés et rebrodés voisinent avec les galons dorés et martingales impeccables des tenues d'officiers. Les "écossais" (à dominante rouge) des kilts, appareillés à des éléments et accessoires plus contemporains, succèdent aux architectures en noir et blanc (et chevrons zébrés) du tissu "pied de poule" qui déconstruisent tant et tant de ses silhouettes.
McQueen excelle dans le traitement des matériaux les plus divers : papiers, chiffons, étoffes, bois, plumes, perles, serpent… et jusqu'à des serres d'oiseaux, montées sous forme d'épaulettes. Souvent recréés dans des matériaux divers - passementeries complexes, acier, cuir, plexiglass, etc., les vivants et matières naturelles se prêtent à mille et une métamorphoses.
Faite d'organza de soie ivoire, de crêpe georgette et de chiffon, l'"Oyster" Dress (ou robe en forme d'huître, 2003) développe (à la façon du coquillage qu'elle mime) des centaines et des centaines de plis et de replis, alvéolés, ondoyeux et mouvants. - Les vêtements - ou vêtures - d'Alexander McQueen sont faits pour être portés et chamboulés, animés par le mouvement de la marche, de la danse ou de ces nombreuses performances qui ont ponctué ses défilés.
De la pointe du talon ou des socles démesurés de ses chaussures jusqu'à l'extrême sommet de ses coiffures en formes de perruques d'un autre âge, la théâtralité fait partie intégrante du Grand Œuvre d'Alexander McQueen. On la retrouve à chaque pas au cœur de l'exposition du Victoria and Albert Museum. - Sauvage est la beauté.
"Savage Beauty", l'exposition
Défilé automne/hiver 2009
"L'enfant terrible" de la mode d'Outre-Manche (vite devenu international et carrément extra-terrestre) échafaudait pour chacun de ses défilés un carnaval d'icônes - toutes plus archaïques et d'avant-garde. Effaçant les différences. Croisant les genres. Recouvrant de masques glauques les visages de ses mannequins, tressant et détressant des cheveux qui finissent en tignasses, en "pièces-montées" et casques surprenants. Cheveux et crins de cheval sont aussi utilisés pour des jupes frangées qui tanguent et valsent à chaque pas, lors du défilé des mannequins.
La femme ici est un oiseau, une amazone futuriste, une sorte de Casanova vénitien, un curieux clown blanc (au visage rehaussé d'une énorme bouche rouge), une sombre et inquiétante sorcière, un samouraï ou un archer, une huître (perlière), une aigrette ou une princesse de conte fantastique.
British, "so british", ses créations empruntent tout autant aux parures élisabéthaines qu'aux tenues victoriennes du XIXe siècle. Les collerettes empesées et vertugadins brodés et rebrodés voisinent avec les galons dorés et martingales impeccables des tenues d'officiers. Les "écossais" (à dominante rouge) des kilts, appareillés à des éléments et accessoires plus contemporains, succèdent aux architectures en noir et blanc (et chevrons zébrés) du tissu "pied de poule" qui déconstruisent tant et tant de ses silhouettes.
McQueen excelle dans le traitement des matériaux les plus divers : papiers, chiffons, étoffes, bois, plumes, perles, serpent… et jusqu'à des serres d'oiseaux, montées sous forme d'épaulettes. Souvent recréés dans des matériaux divers - passementeries complexes, acier, cuir, plexiglass, etc., les vivants et matières naturelles se prêtent à mille et une métamorphoses.
Faite d'organza de soie ivoire, de crêpe georgette et de chiffon, l'"Oyster" Dress (ou robe en forme d'huître, 2003) développe (à la façon du coquillage qu'elle mime) des centaines et des centaines de plis et de replis, alvéolés, ondoyeux et mouvants. - Les vêtements - ou vêtures - d'Alexander McQueen sont faits pour être portés et chamboulés, animés par le mouvement de la marche, de la danse ou de ces nombreuses performances qui ont ponctué ses défilés.
De la pointe du talon ou des socles démesurés de ses chaussures jusqu'à l'extrême sommet de ses coiffures en formes de perruques d'un autre âge, la théâtralité fait partie intégrante du Grand Œuvre d'Alexander McQueen. On la retrouve à chaque pas au cœur de l'exposition du Victoria and Albert Museum. - Sauvage est la beauté.
"Savage Beauty", l'exposition
Défilé automne/hiver 2009
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