Née au Cap en Afrique du Sud en 1953 et vivant depuis des années à Amsterdam, Marlene Dumas est (comme beaucoup d'entre nous) hantée par les images du monde. Tout particulièrement par les photographies d'actualité ou de faits divers, qu'elle archive et classe à la façon d'un réservoir visuel qu'elle peut à tout instant animer et transmuer en tableau.
L'exposition de la Tate porte symboliquement le titre d'une œuvre qui date de 1993 : "Le Fardeau de l'Image". - Nous sommes confrontés à un monde chaotique et puissant. Fait d'élégance et de primitivité. Sensuel et réflexif. Tendre et violent. Terrible aussi. Hanté par la mort, la violence et (de manière plus récente) par la représentation pornographique du corps humain.
Ces images sont celles de visages et de corps dont la pulpe serait extraite du contour des silhouettes et des traits (du modèle). Cette pulpe charnelle et picturale (encre, huile) est ensuite comme véhiculée sur le support du tableau.
Ces corps, ces visages sont noirs, blancs, bistres. Ocres, mauves, marrons. - Peints ou dessinés au moyen d'une palette souvent restreinte qui dilue ou épaissit les contours.
L'Afrique est omniprésente. Les chairs noires envahissent les toiles. Et se voient confrontées aux visages et aux corps blancs. A l'instar de son pays d'origine - et comme l'essentiel de sa palette picturale - le monde de Marlene Dumas est duel : blanc et noir. Et mêlé, indexé dans un mélange, une mixité qui génère de somptueux portraits.
L'importance conjointe de la figuration et de la distorsion des figures apparente cet univers à celui de la peinture expressionniste. Et au monde qui fut celui de Francis Bacon. - Sa palette, toutefois, lui est propre. Comme lui appartient le lourd trait noir ou bistre qui dessine les bouches, les silhouettes, les cuisses, les profils. Multipliant de la sorte icones et totems.
"Marlene Dumas. The Image as Burden"
Tate Modern, Londres. 5 février-10 mai 2015.
The Image as Burden, 1993. ©Marlene Dumas
Collection privée, Belgique.
L'exposition de la Tate porte symboliquement le titre d'une œuvre qui date de 1993 : "Le Fardeau de l'Image". - Nous sommes confrontés à un monde chaotique et puissant. Fait d'élégance et de primitivité. Sensuel et réflexif. Tendre et violent. Terrible aussi. Hanté par la mort, la violence et (de manière plus récente) par la représentation pornographique du corps humain.
Ces images sont celles de visages et de corps dont la pulpe serait extraite du contour des silhouettes et des traits (du modèle). Cette pulpe charnelle et picturale (encre, huile) est ensuite comme véhiculée sur le support du tableau.
Ces corps, ces visages sont noirs, blancs, bistres. Ocres, mauves, marrons. - Peints ou dessinés au moyen d'une palette souvent restreinte qui dilue ou épaissit les contours.
L'Afrique est omniprésente. Les chairs noires envahissent les toiles. Et se voient confrontées aux visages et aux corps blancs. A l'instar de son pays d'origine - et comme l'essentiel de sa palette picturale - le monde de Marlene Dumas est duel : blanc et noir. Et mêlé, indexé dans un mélange, une mixité qui génère de somptueux portraits.
L'importance conjointe de la figuration et de la distorsion des figures apparente cet univers à celui de la peinture expressionniste. Et au monde qui fut celui de Francis Bacon. - Sa palette, toutefois, lui est propre. Comme lui appartient le lourd trait noir ou bistre qui dessine les bouches, les silhouettes, les cuisses, les profils. Multipliant de la sorte icones et totems.
"Marlene Dumas. The Image as Burden"
Tate Modern, Londres. 5 février-10 mai 2015.
Collection privée, Belgique.
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