(Larousse). Couverture de l’édition de 2011 (détail).
L’invention de la caméra vidéo, liée à un mode de diffusion et de retransmission de l'image enregistrée de manière quasi immédiate (avec un très léger différé) a favorisé l’apparition d’œuvres décalées, ludiques et très efficaces. L’image pouvait désormais être visionnée rapidement, quasi instantanément. Tout en étant fragmentée, disjointe, répétée, décalée, indéfiniment surajoutée à elle-même.
C’est au cœur de cet « infra-mince à la Duchamp» de cet (in)saisissable écart entre l’enregistré et le retransmis, que se sont engouffrés, au tout début des années 1970 un certain nombre d’artistes comme Bruce Nauman (qui ouvre le bal dès 1968 avec ses fameux « corridors-vidéo"; Performance Corridor date de cette année-là), Joan Jonas (Côté gauche/Côté droit, 1972) Peter Campus (*) ou Dan Graham (qui produira nombre d’installations très sophistiquées.
Arts et nouvelles technologies retrace (par le texte et PAR l’IMAGE) l’histoire de ces dispositifs et ces installations vidéo qui conduisent les artistes à un nouveau type de représentation de soi. – « Je me voyais me voir… », comme l’écrivait Paul Valéry dans La Jeune Parque, et comme le remarquera encore une bande dessinée consacrée à Dan Graham :
La Vidéo, « c’est comme le « passé immédiat » que décrit Walter Benjamin. C‘est une sorte une sorte de miroir qui reflète l’inconscient du sujet. – Je me regardais parler… je me regardais parler… (Dan Graham)
Joseph Beuys, Nam June Paik, Vito Acconci, Bruce Nauman, Peter Campus, Joan Jonas, Marina Abramovic, Gary Hill, Dan Graham et bien d’autres artistes jouent avec leur image, tout en perturbant celle du spectateur de leur œuvre.
Toute une histoire de la représentation corporelle défile ainsi, étayée par un texte dont le but est de décrire précisément les jeux et enjeux de ce monde là qui est celui des images, des gestes, des intentions narcissiques et farfelues des uns et des autres.
*Peter Campus : Le Musée du Jeu de Paume lui consacre aujourd’hui une efficace rétrospective, "Video ergo sum". Commissariat d'Anne-Marie Duguet. Exposition du 14 fév. 2017 au 28 mai 2017. - J'y reviendrai…
Extrait du livre :
Joan Jonas, Côté gauche et Côté droit, 1972 (6 vues) DR.
C’est au cœur de cet « infra-mince à la Duchamp» de cet (in)saisissable écart entre l’enregistré et le retransmis, que se sont engouffrés, au tout début des années 1970 un certain nombre d’artistes comme Bruce Nauman (qui ouvre le bal dès 1968 avec ses fameux « corridors-vidéo"; Performance Corridor date de cette année-là), Joan Jonas (Côté gauche/Côté droit, 1972) Peter Campus (*) ou Dan Graham (qui produira nombre d’installations très sophistiquées.
Arts et nouvelles technologies retrace (par le texte et PAR l’IMAGE) l’histoire de ces dispositifs et ces installations vidéo qui conduisent les artistes à un nouveau type de représentation de soi. – « Je me voyais me voir… », comme l’écrivait Paul Valéry dans La Jeune Parque, et comme le remarquera encore une bande dessinée consacrée à Dan Graham :
La Vidéo, « c’est comme le « passé immédiat » que décrit Walter Benjamin. C‘est une sorte une sorte de miroir qui reflète l’inconscient du sujet. – Je me regardais parler… je me regardais parler… (Dan Graham)
Joseph Beuys, Nam June Paik, Vito Acconci, Bruce Nauman, Peter Campus, Joan Jonas, Marina Abramovic, Gary Hill, Dan Graham et bien d’autres artistes jouent avec leur image, tout en perturbant celle du spectateur de leur œuvre.
Toute une histoire de la représentation corporelle défile ainsi, étayée par un texte dont le but est de décrire précisément les jeux et enjeux de ce monde là qui est celui des images, des gestes, des intentions narcissiques et farfelues des uns et des autres.
*Peter Campus : Le Musée du Jeu de Paume lui consacre aujourd’hui une efficace rétrospective, "Video ergo sum". Commissariat d'Anne-Marie Duguet. Exposition du 14 fév. 2017 au 28 mai 2017. - J'y reviendrai…
Extrait du livre :
"Le champ ici étudié (art vidéo, art par ordinateur, installations multimédias, imagerie numérique, mondes virtuels et interactivité, cd-roms d’artistes, réseaux et art sur le net) nous fera traverser l’ensemble des technologies de pointe qui ont marqué le développement de la seconde moitié du XXe siècle, l’art vidéo étant apparu dans les années 1960 et l’art par ordinateur (plus tard suivi de l’image 3D) dans le courant des années 1970. Mais c’est aussi tout un pan de l’histoire de l’art de l’après-Seconde Guerre mondiale que nous rencontrerons. Avec, en particulier, l’invention du happening, de la performance et la mise au point de l’installation. Ces diverses structures marquent, en effet, fortement l’art vidéo et s’imposent aujourd’hui de plus en plus dans les arts multimédias.
Art vidéo et art par ordinateur proviennent de deux techniques distinctes et se sont d’abord développés de manière indépendante. Ils ont cependant très vite été amenés à fusionner ou se compléter. D’où la multiplication, à partir du début des années 1990, de productions hybrides, constituées d’images issues de sources diverses (analogiques, digitales) et dont on ne sait plus toujours (à l’arrivée) quelle est la provenance exacte.
La lisière est de plus en plus mouvante entre les différents arts — peinture, sculpture, installation, photographie, performance, etc. Ceux-ci viennent se frotter et se nourrir en permanence aux nouvelles technologies. Ces modifications structurelles ont été accompagnées d’une redéfinition du concept même d’art, celui-ci pouvant s’annihiler jusqu’à « rejoindre la vie », se transformer en art sociologique ou bien emprunter les chemins de la contestation et de la lutte politique". Florence de Mèredieu (extrait, p. 12-13).
Art vidéo et art par ordinateur proviennent de deux techniques distinctes et se sont d’abord développés de manière indépendante. Ils ont cependant très vite été amenés à fusionner ou se compléter. D’où la multiplication, à partir du début des années 1990, de productions hybrides, constituées d’images issues de sources diverses (analogiques, digitales) et dont on ne sait plus toujours (à l’arrivée) quelle est la provenance exacte.
La lisière est de plus en plus mouvante entre les différents arts — peinture, sculpture, installation, photographie, performance, etc. Ceux-ci viennent se frotter et se nourrir en permanence aux nouvelles technologies. Ces modifications structurelles ont été accompagnées d’une redéfinition du concept même d’art, celui-ci pouvant s’annihiler jusqu’à « rejoindre la vie », se transformer en art sociologique ou bien emprunter les chemins de la contestation et de la lutte politique". Florence de Mèredieu (extrait, p. 12-13).
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