du 30 novembre 2016 au 24 avril 2017
Magnifique rétrospective de l'œuvre de cet artiste américain (1928-2011), peu connu du grand public mais dont l'œuvre (peinture, sculpture, collage, dessin) est de première importance. - Formé aux États-Unis durant la grande période de l'expressionnisme abstrait et de l'action painting des années 1950, son œuvre singulière porte aussi la marque (décalée) du pop art américain des années 1960.
Sa rencontre, dès 1950, avec Robert Rauschenberg fut assurément décisive. Ils firent ensemble en 1952 une sorte de voyage initiatique en Europe et en Afrique du Nord. La culture méditerranéenne ancestrale deviendra pour lui une source d'inspiration constante. Il en apprécie les mythes et les paysages.
Son mariage "italien" l'amènera à se fixer à Rome en 1960. Sa fréquentation des îles grecques, de l'Egypte, de la Sicile, de la Turquie augure bientôt toute une série de voyages qui auront de profondes résonances dans son œuvre.
Ces influences se manifestent par un sens aigu des lignes, des formes et des signes naissants, "apparaissants". - Ecritures. Traces. Effacements et déplacements de ces traces, de ces signes, de ces écritures qui se trouvent associés à des fragments de papiers collés, des gribouillages, des tourbillons, des traits et de menues touches de couleurs.
Cy Twombly se situe au plus près de l'émergence des formes et des signes de la peinture, du dessin, de l'art commençant… Nombre de ses dessins s'apparenteraient ainsi aux tout premiers gribouillis que tracent les enfants.
Ces tracés fréquemment effectués par des bambins d'âge pré-scolaire ou de maternelle sont - de fait - complexes. Chaque enfant possède son propre "style" de gribouillis. Plus ou moins dilaté ou resserré. Plus ou moins "chiffonné". Les gribouillis correspondent au départ au simple développement d'un pur geste moteur. C'est la rencontre fortuite d'un crayon (ou d'une craie) avec le papier qui produit alors le signe graphique. Peu à peu vont se mettre en place le contrôle des points de départ et d'arrivée et la maîtrise du détail.
Lorsque l'enfant découvre qu'il peut jouer de son crayon et maîtriser le graphisme qu'il produit, il s'amuse, lance ou freine son geste, procédant ainsi à des sortes de virgules répétitives ou de formes diverses (rondes, carrées, ovales ; ouvertes ou fermées, etc.).
L'art de Cy Twombly et les expressions enfantines ne se confondent certes pas. Elles ne se recouvrent aucunement. Mais dans les deux cas, on a bien affaire à un jeu : avec le support, le crayon, l'espace et le geste. - Tracées à la cire blanche sur des fonds gris, les boucles et circonvolutions de Cy Twombly retournent ainsi aux sources. Du dessin et de l'écriture.
Cy Twombly se meut avec aisance au cœur d'un monde très archaïque, toutes les civilisations ayant connu ces balbutiements du geste, du dessin, de l'écriture…
Un monde se développe ainsi - fragile, remuant. Et d'une infinie diversité. Tout y est dans la nuance, la subtilité, le léger déplacement des lignes et des couleurs.
Spirales, explosions, scarifications. Disjonctions, entrecroisements, éloignements. Taches, touches, hachures, jets. Agglomérats, coulures, grisailles. - On n'en finirait plus d'énumérer les vertus de ces paysages, de ces toiles, dépliées elles-mêmes en diptyques, triptyques ou assemblages. Isolées ou réunies. Abstraites presque ou flirtant avec la représentation.
Cy Twombly invente et réinvente les mondes. Affine nos perceptions.
Goûtons sa peinture. Parcourons ses dessins. Englobons (de l'œil et de la main) la sensualité de ses sculptures blanches… minimales et si poétiques.
L'exposition au Centre Pompidou
Le dessin d'enfant
Vue d'exposition (Photo, FDM, 2017).
Sa rencontre, dès 1950, avec Robert Rauschenberg fut assurément décisive. Ils firent ensemble en 1952 une sorte de voyage initiatique en Europe et en Afrique du Nord. La culture méditerranéenne ancestrale deviendra pour lui une source d'inspiration constante. Il en apprécie les mythes et les paysages.
Son mariage "italien" l'amènera à se fixer à Rome en 1960. Sa fréquentation des îles grecques, de l'Egypte, de la Sicile, de la Turquie augure bientôt toute une série de voyages qui auront de profondes résonances dans son œuvre.
Ces influences se manifestent par un sens aigu des lignes, des formes et des signes naissants, "apparaissants". - Ecritures. Traces. Effacements et déplacements de ces traces, de ces signes, de ces écritures qui se trouvent associés à des fragments de papiers collés, des gribouillages, des tourbillons, des traits et de menues touches de couleurs.
Cy Twombly se situe au plus près de l'émergence des formes et des signes de la peinture, du dessin, de l'art commençant… Nombre de ses dessins s'apparenteraient ainsi aux tout premiers gribouillis que tracent les enfants.
Ces tracés fréquemment effectués par des bambins d'âge pré-scolaire ou de maternelle sont - de fait - complexes. Chaque enfant possède son propre "style" de gribouillis. Plus ou moins dilaté ou resserré. Plus ou moins "chiffonné". Les gribouillis correspondent au départ au simple développement d'un pur geste moteur. C'est la rencontre fortuite d'un crayon (ou d'une craie) avec le papier qui produit alors le signe graphique. Peu à peu vont se mettre en place le contrôle des points de départ et d'arrivée et la maîtrise du détail.
Lorsque l'enfant découvre qu'il peut jouer de son crayon et maîtriser le graphisme qu'il produit, il s'amuse, lance ou freine son geste, procédant ainsi à des sortes de virgules répétitives ou de formes diverses (rondes, carrées, ovales ; ouvertes ou fermées, etc.).
L'art de Cy Twombly et les expressions enfantines ne se confondent certes pas. Elles ne se recouvrent aucunement. Mais dans les deux cas, on a bien affaire à un jeu : avec le support, le crayon, l'espace et le geste. - Tracées à la cire blanche sur des fonds gris, les boucles et circonvolutions de Cy Twombly retournent ainsi aux sources. Du dessin et de l'écriture.
Cy Twombly se meut avec aisance au cœur d'un monde très archaïque, toutes les civilisations ayant connu ces balbutiements du geste, du dessin, de l'écriture…
Un monde se développe ainsi - fragile, remuant. Et d'une infinie diversité. Tout y est dans la nuance, la subtilité, le léger déplacement des lignes et des couleurs.
Spirales, explosions, scarifications. Disjonctions, entrecroisements, éloignements. Taches, touches, hachures, jets. Agglomérats, coulures, grisailles. - On n'en finirait plus d'énumérer les vertus de ces paysages, de ces toiles, dépliées elles-mêmes en diptyques, triptyques ou assemblages. Isolées ou réunies. Abstraites presque ou flirtant avec la représentation.
Cy Twombly invente et réinvente les mondes. Affine nos perceptions.
Goûtons sa peinture. Parcourons ses dessins. Englobons (de l'œil et de la main) la sensualité de ses sculptures blanches… minimales et si poétiques.
L'exposition au Centre Pompidou
Le dessin d'enfant
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire