D'impétueuses vaguelettes, des trombes d'eau, des cascades, des ruisseaux, des océans déferlent sur l'auditorium du Musée Thyssen-Bornemisza. J'y ai convoqué pour la circonstance les aquarelles d'Henri Michaux, les performances et installations aquatiques et "subaquatiques" de Klaus Rinke, le bruit de l'eau des bassins entourant la pyramide du Louvre et ces reflets des lettres des installations de Jenny Holzer. La piscine ensoleillée de Merleau-Ponty y voisine avec les pages dans lesquelles le même Henri Michaux y décrit la gestuelle hallucinatoire de l'acteur chinois versant d'un broc "inexistant" une eau également inexistante.
Cette eau de nature hallucinatoire nous la retrouvons, sous une autre forme, dans l'installation de Christa Sommerer et Laurent Mignonneau, A Volve : de l'eau recouvre une table lumineuse. En y agitant les doigts, des rides se forment et des animalcules de synthèse surgissent alors du plus profond du bassin. - Le lendemain j'apprends qu'une installation d'Evaristo Bellotti a eu lieu à Madrid quelques mois plus tôt, mettant en scène, au cœur du Palais de Cristal un sol de marbre, soigneusement alvéolé et aux cavités remplies d'eau. Les visiteurs y circulaient pieds nus. Trois qualités de peaux s'y rencontraient de manière sensuelle : la peau de l'eau, celle du marbre et la tendre chair humaine.
Catalogue : Evaristo Bellotti, Escultura, Musée National Centre d'Art de la reine Sofia, 2008.
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