jeudi 11 mars 2010

GIUSEPPE PENONE, "RESPIRER L'OMBRE".

"Je laisserai toutes sortes d'oiseaux voler chez moi. Je ne fermerai jamais les fenêtres et le vent enveloppera toujours mes pas." (Giuseppe Penone, 1969)

Les écrits d'artistes sont de nature hétéroclite. Certains sont bavards et ennuyeux, quelquefois pompeux. On comprend que le peintre, le sculpteur, le plasticien œuvrent à partir d'une autre langue et d'autres instruments que les mots.

Il est maintenant des écrits somptueux. De par leur précision clinique (Léonard de Vinci), ou leur science du processus créatif (Paul Klee).

Giuseppe Penone agit lui en poète. On comprend qu'il s'insère au cœur des matériaux qu'il travaille — cire, bois, pierre, temps, espace. De ces écrits, ces notes qui l'accompagnent tout au long de son parcours, il tient à préciser que leur "sens" s'avèrerait "incomplet si on les lisait sans penser à ses "œuvres".

Il est vrai que ces notes aident à pénétrer au cœur des installations et des œuvres d'un sculpteur qui est comme enté, greffé aux matériaux qu'il travaille.

Ce recueil, Respirer l'ombre, m'a toutefois accompagnée un temps dans mon propre cheminement, le long des grèves et de ces matériaux instables qui vivent sur l'estran marin : dans cette zone et lisière instable sise entre sable et mer.

L'œuvre de Penone, ses mots, la rêverie qui fut la sienne ont nourri mes propres rêves, enveloppé mes pas, mes images, et ces mots-là qui me servent à respirer.

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