"Je me souviens de la mémoire de la boue, de la lente ascension des vapeurs de la terre, de l'écoulement de l'eau dans le sous-sol, de la poussée verticale de la matière…" (Giuseppe Penone,1987).
Comment dire la fascination pour la boue, cet élément mixte, composé de sable et d'eau, où l'on s'enfonce irrémédiablement ?
La boue envahit la grève par plaques, par plages ; elle avoisine les trous d'eau. Les vagues en refluant y ont dessiné de profonds méandres et de délicates virgules.
Je songe à cette piscine de boue mise en scène par Rauschenberg. Cette piscine de boue chuintante et clapotante, reconstituée lors de la rétrospective que New York avait consacrée à l'artiste en 1997.
La boue ici, sur la grève, ne clapote pas, ne chuinte pas. Entre deux marées, entre deux mouvements de l'eau, les sculptures de boue sont immuables. Figées pour un temps bref.
Demain, elles seront autres. La boue se sera transformée.
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