19 octobre. - Dans la prolongation de l'exposition, projection au Musée du Jeu de Paume du montage reconstitué et filmé par Neil Selkirk et Doon Arbus : "A slide show and talk by Diane Arbus" (1970).
La photographe y commente devant un public d'étudiants ces coupures de presse et clichés singuliers qui ont attiré son regard et qu'elle conserve en les épinglant fréquemment sur ses murs, à la façon d'un pot-pourri. Dans la foulée, elle évoque aussi certaines de ses propres photographies.
Jumeaux. Travestis. Personnages campés dans leurs intérieurs. Les images défilent. Dérisoires. Parfois comiques. Surprenantes. On baigne en pleine "inquiétante étrangeté".
La bande son originale est ponctuée des rires des étudiants. De ces rires qui trahissent le trouble, la gêne, l'"énervement" (au sens étymologique du terme d'"énervé").
Ces rires, je me souviens en avoir entendu de semblables, alors qu'étudiante de philosophie je suivais à l'asile psychiatrique Sainte-Anne les présentations de malades organisées dans le cadre d'un cours de "sémiologie des maladies mentales". Rires nerveux, provoqués par le côté exhibitionniste (et "malsain") de ce bien curieux protocole. - A l'époque, je ne faisais pas partie des rieurs. J'observais le tout : les médecins à l'œuvre, les malades et la manière dont ils amplifiaient la demande médicale, l'assistance devenue à son tour hystérique.
Le "show" de Diane Arbus est ponctué de part en part de ses propres rires. Elle réagit à la teneur des clichés exhibés, à son propre discours, aux réactions des étudiants. Il s'agit d'un rire très particulier. D'un rire qui s'entend, s'écoute et se nourrit de lui-même. Un rire finalement très maîtrisé, mené de manière théâtrale et à la façon d'un jeu.
Elle tend en permanence la perche à son auditoire. Ponctués de cette remarque répétitive ("Mais pourquoi riez-vous ?" - Ce qu'évidemment elle sait !), ses propres rires ont aussi pour fonction de relancer l'hilarité des étudiants.
C'est ironique. C'est joyeux. C'est débridé. C'est ambigu.
Tout se passe comme si le rire seul pouvait être à la hauteur de la monstruosité de la vie.
La photographe y commente devant un public d'étudiants ces coupures de presse et clichés singuliers qui ont attiré son regard et qu'elle conserve en les épinglant fréquemment sur ses murs, à la façon d'un pot-pourri. Dans la foulée, elle évoque aussi certaines de ses propres photographies.
Jumeaux. Travestis. Personnages campés dans leurs intérieurs. Les images défilent. Dérisoires. Parfois comiques. Surprenantes. On baigne en pleine "inquiétante étrangeté".
La bande son originale est ponctuée des rires des étudiants. De ces rires qui trahissent le trouble, la gêne, l'"énervement" (au sens étymologique du terme d'"énervé").
Ces rires, je me souviens en avoir entendu de semblables, alors qu'étudiante de philosophie je suivais à l'asile psychiatrique Sainte-Anne les présentations de malades organisées dans le cadre d'un cours de "sémiologie des maladies mentales". Rires nerveux, provoqués par le côté exhibitionniste (et "malsain") de ce bien curieux protocole. - A l'époque, je ne faisais pas partie des rieurs. J'observais le tout : les médecins à l'œuvre, les malades et la manière dont ils amplifiaient la demande médicale, l'assistance devenue à son tour hystérique.
Le "show" de Diane Arbus est ponctué de part en part de ses propres rires. Elle réagit à la teneur des clichés exhibés, à son propre discours, aux réactions des étudiants. Il s'agit d'un rire très particulier. D'un rire qui s'entend, s'écoute et se nourrit de lui-même. Un rire finalement très maîtrisé, mené de manière théâtrale et à la façon d'un jeu.
Elle tend en permanence la perche à son auditoire. Ponctués de cette remarque répétitive ("Mais pourquoi riez-vous ?" - Ce qu'évidemment elle sait !), ses propres rires ont aussi pour fonction de relancer l'hilarité des étudiants.
C'est ironique. C'est joyeux. C'est débridé. C'est ambigu.
Tout se passe comme si le rire seul pouvait être à la hauteur de la monstruosité de la vie.
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