De Yayoi Kusama, je connaissais les environnements colorés, peuplés de ces pois ou ces points, ces "dots" qui sont devenus sa marque de fabrique. Pois et points délurés et joyeux. Et cela même si la prolifération débridée de ces taches, touches, ocelles et pastilles, laisse entrevoir un monde plus inquiétant. Celui des fantasmes qui, depuis l'enfance, n'ont cessé de poursuivre l'artiste : fleurs rouges, touches et taches de sang qu'elle transmue sous les espèces de ces rassurants patterns : les pois.
J'apprécie aussi les performances qui ont ponctué son parcours new-yorkais des années 1960. Comme cette "Self-Obliteration by Dots" (1968) menée sur le pont de Brooklyn et dont rend compte une très belle photographie de Hal Reiff. - Sexe, art et nudité sont alors les maîtres mots de ces performances décapantes.
La période new-yorkaise de Kusama qui s'étend de 1958 à 1973 est prolifique en sculptures et objets. L'actuelle rétrospective est riche de ces oeuvres qui demeurent par bien des aspects très proches de celles de Louise Bourgeois. Les formes sont organiques. Serpentines. Elles tendent vers le mou, l'amorphe, le dérisoire. Le textile est fréquemment utilisé. En même temps que de dérisoires matériaux, comme ces pâtes (alimentaires) qui forment la trame de certains objets ou vêtements.
Les environnements, constitués de lumières réfléchies par des miroirs se faisant face, sont aussi bien présents dans l'exposition. Adoptant (sans toujours le savoir) le point de vue même de Yayoi Kusama, le visiteur peut s'y mirer et s'y dissoudre. Voir son image devenir poreuse et s'émietter au cœur du papillotement et scintillement des couleurs et des reflets.
La dimension plus surréalisante des premiers et des derniers travaux de l'artiste m'est plus indifférente et me paraît plus anecdotique.
De Yayoi Kusama, je préfère entretenir et garder l'image de ses pois colorés (rouges, blancs, noirs ou multicolores). Et conserver la très vive sensation de ces environnements joyeux et un peu fous. - "Border line", comme l'on dit dans cette langue qui fut celle de Shakespeare et de Lewis Carroll. A la lisière d'un univers où l'on pourrait rencontrer une Alice à pois et à merveilles : Yayoi Kusama elle-même, prête à franchir et retourner tous les miroirs.
J'apprécie aussi les performances qui ont ponctué son parcours new-yorkais des années 1960. Comme cette "Self-Obliteration by Dots" (1968) menée sur le pont de Brooklyn et dont rend compte une très belle photographie de Hal Reiff. - Sexe, art et nudité sont alors les maîtres mots de ces performances décapantes.
La période new-yorkaise de Kusama qui s'étend de 1958 à 1973 est prolifique en sculptures et objets. L'actuelle rétrospective est riche de ces oeuvres qui demeurent par bien des aspects très proches de celles de Louise Bourgeois. Les formes sont organiques. Serpentines. Elles tendent vers le mou, l'amorphe, le dérisoire. Le textile est fréquemment utilisé. En même temps que de dérisoires matériaux, comme ces pâtes (alimentaires) qui forment la trame de certains objets ou vêtements.
Les environnements, constitués de lumières réfléchies par des miroirs se faisant face, sont aussi bien présents dans l'exposition. Adoptant (sans toujours le savoir) le point de vue même de Yayoi Kusama, le visiteur peut s'y mirer et s'y dissoudre. Voir son image devenir poreuse et s'émietter au cœur du papillotement et scintillement des couleurs et des reflets.
La dimension plus surréalisante des premiers et des derniers travaux de l'artiste m'est plus indifférente et me paraît plus anecdotique.
De Yayoi Kusama, je préfère entretenir et garder l'image de ses pois colorés (rouges, blancs, noirs ou multicolores). Et conserver la très vive sensation de ces environnements joyeux et un peu fous. - "Border line", comme l'on dit dans cette langue qui fut celle de Shakespeare et de Lewis Carroll. A la lisière d'un univers où l'on pourrait rencontrer une Alice à pois et à merveilles : Yayoi Kusama elle-même, prête à franchir et retourner tous les miroirs.
3 commentaires:
Coucou Florence,
ça y est, j'ai mon billet pour Paris, et je me réjouis d'aller voir cette expos sur une des muses de Joseph Cornell.
J'en profite pour te souhaiter de belles fêtes de fin d'année, créatives et célébrantes.
Baisers de Bruxelles
Isabelle Lecomte
p.s. Si tu as le temps, sur ARTE, il y a moyen de voir le journal filmé d'Agnès Varda: "Agnès de ci de là Varda": une merveille de sensibilité avec des visites d'atelier (Boltanski, Messager, Soulage et mon chouchou: Miquel Barcelo.)
Bonjour Isabelle,
et, depuis l'air marin et la normandie, de bons vœux et une belle année. Créative : cela va sans dire.
Et bonne visite de Kusama. Et la danse aussi à "Pompidou" !
Superbe.
J'oubliais, Isabelle :
Oui j'ai vu et revu les rêveries plastiques d'Agnès Varda.
Avec autant de plaisir.
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