vendredi 7 octobre 2011

VENET, VERSAILLES ET LA QUESTION DU CADRE.

Bernar Venet à Versailles. Ph. ©FDM, 2011

Versailles en ce début d'automne - La rousseur naissante du feuillage s'accorde aux teintes rougeoyantes de l'acier corten des sculptures de Bernar Venet.

De gigantesques arcs de cercle enserrent le paysage à la façon du cadre d'un tableau. Cadre mobile dont les méandres cernent et/ou décalent l'ordonnancement du paysage au fur et à mesure des déplacements du promeneur.

Les courbes des arcs de cercle - brisées, couchées ou bien enroulées sur elles-mêmes à la façon d'un graffiti - suivent les courbes et les méandres des bassins et des sculptures qui les habitent : puissantes musculations des personnages mythologiques, croupes de chevaux saisis dans le mouvement, cornes d'abondances.

Ces ellipses et arcs de cercle enserrent le paysage impeccablement dessiné par Le Nôtre. Perspectives longilignes et sans fin, plans et pans coupés ménageant d'incessantes surprises au visiteur, rigoureuse symétrie. Tout est grandiose, parfait. Sublime.

Les monumentaux arcs de cercle de Bernar Venet soulignent et ponctuent la perfection des jardins de Versailles. J'ai songé en les voyant et parcourant du regard à cette fameuse Allée des baleines dont a si bien parlé Jean Malaurie : alignement de mâchoires de baleines, dressées vers le ciel au nord du Groenland dans l'île sacrée d'Yttygran.

Dans les deux cas, il s'agit d'ajouter une touche de sublime à un paysage fait de main d'homme (dans le cas de Versailles) ou bien à un site naturel (dans le cas du site inuit) qui sont déjà de l'ordre du sublime.

Versailles, 2011 Ph. @FDM, 2011

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