lundi 10 novembre 2014

Couleurs DELAUNAY.

Robe-poème (1969). DR.

Quel plaisir de trouver - et retrouver Sonia Delaunay (1885-1979) dans ses œuvres et ses vagabondages, ses couleurs délurées, acidulées, contrastées, dynamiques.

Bien sûr, on est heureux de contempler ses grandes toiles rayonnantes, « simultanées », colorées et abstraites. Mais le fin du fin est de cheminer dans tous ces tissus, ces graphiques, ces lignes et ces objets de la vie quotidienne qu'elle a su, comme personne avant elle, entraîner dans le double mouvement de la quotidienneté, de la modernité.

Au hasard d'une vitrine, on se plaît à enfiler un somptueux manteau, de lainage et de feuilles automnales. Un peu plus loin, c'est une robe en zigzag et en noir et blanc qui se met à virevolter autour de votre silhouette. On terminera la promenade revêtue d'une de ces robes-poèmes qu'elle a su agrémenter de lettres, de mots déployés le long des manches, des coutures ou des ourlets.

La danse, le théâtre, le cinéma, la poésie, en un mot l'ensemble des autres arts, ont été habillés par elles de damiers, d'ocelles, de losanges, de cercles faussement (ou doublement) concentriques, de trapèzes, de zébrures et autres falbalas.

Rouges. Jaunes. Violets. Noirs. Blancs. Jade. Réséda. Sapin. Tilleul. Améthyste... Les couleurs, les matières, les formes s'offrent à la caresse des objets et ustensiles d'une vie menée sur le mode d'un allegro. D'un pizzicato. Ou d'une de ces flûtes traversières qui vous transportent et rendent mélodieux.

SONIA DELAUNAY. Les couleurs de l'abstraction
Musée d'art moderne de la ville de Paris
(17 octobre 2014-22 février 2015)


Le P'tit Parigot. Décors et costumes.1926. DR.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire