mardi 29 septembre 2015

OSIRIS Au Fil de l'Eau.

Le Réveil d'Osiris. Granit (26e dynastie)
Musée égyptien du Caire.
Ph © FDM 2015.

« Osiris, mystères engloutis d'Égypte »
Institut du monde arabe. Paris.
8 septembre 2015 - 31 janvier 2016

Envoûtante exposition qui nous conduit en plein rêve. – Les objets exposés - statuaire et stèles monumentales de grès noir (un grès scintillant et comme micassé), orfèvrerie et minuscules objets en or, sertis de pierres colorées, barque monumentale laissant libre cours aux interprétations (barque d'Osiris promenée tout au long du fleuve sacré...), statuettes de terre mêlée d'herbes (comme cette frêle effigie d'Osiris que présente Isis, son épouse, entre ses deux mains posées sur ses genoux)...

On n'en finirait pas d'énumérer les splendeurs sorties des eaux au large d'Alexandrie. Restes, miraculeusement enfouis, de sanctuaires et de cités égyptiennes disparues (Canopé, Thonis-Héracléion). L'origine aquatique de ces trésors est omniprésente dans l'exposition. Sous forme de vidéos retraçant l'aventure des fouilles menées - 7 années durant - dans les eaux égyptiennes. Ces pharaons, ces dieux, ces stèles et ces objets, on les découvre émergeant du sable, des eaux, de la boue et des riches alluvions des fonds marins.

Eaux, terres, sables font écho à cette autre terre et cette eau du Nil, ce limon noir que laissent chaque année les crues du fleuve sacré. Et c'est là que la mythologie et les « mystères » de l'ancienne Egypte prennent corps sous nos yeux.

La légende d'Isis et d'Osiris constitue le fil conducteur et la trame de l'exposition. Fils de la terre et du ciel, Osiris fut tué par son frère et démembré en morceaux jetés dans le Nil. Son épouse Isis entreprend de retrouver les morceaux épars du corps morcelé de son époux. Elle le remodèle et le rend à la vie. Ce qui lui permet d'engendrer un fils posthume, Horus, dieu à tête de faucon, dont les victoires successives assurent le socle du pouvoir pharaonique.

Les aventures d'Isis et d'Osiris sont des histoires d'eaux, de terre et de fertilité, de statuettes de limon, mêlées à des herbes au cours de sortilèges et de rituels d'une infinie poésie.

L'»Osiris végétant» est une figure importante de l'ancienne Égypte. Un mélange de graines et de limons, ou une simple boule de terre mêlée à des grains d'orge étaient déposés dans les tombes. La fabrication de ces statuettes de l'«Osiris végétant » accompagnait les rites agraires. Osiris était l'eau, la terre, mais aussi le grain qui lève et régénère le monde.

Des eaux du Nil à l'enfouissement dans les courants tumultueux de la côte d'Alexandrie, on mesure les avatars et aventures de ces objets.

On restera sur l'image d'Osiris allongé. Osiris se réveillant. Son corps est en proie encore au sommeil, à la mort, à l'informe, alors que sa face - rayonnante et dressée - se livre tout entière aux puissances de l'éveil, du rêve. Au vent, à l'air, aux eaux bienveillantes.

Site de l'exposition

Stèle à la Butte osirienne (30e dynastie). Grès.
Ph © FDM 2015.

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