Exposition à La Monnaie de Paris,
jusqu’au 24 septembre 2023
Quelques semaines encore pour découvrir la savante et belle exposition de la Monnaie de Paris, consacrée aux avatars et aventures de la monnaie et de l’argent dans l’art.
Jean-Joseph Goux signe un des articles du catalogue. Une occasion pour relire ou pour découvrir les ouvrages fondateurs de ce philosophe-économiste. Une grande part de ses réflexions porte sur la nature et les avatars précisément de l’argent dans la culture (littérature, sociologie, arts plastiques, histoire des idées, etc).
Envisagée dans une perspective historique, qui remonte fort loin, aux origines mêmes de la monnaie et se poursuit jusque dans les formes d’art les plus contemporaines, l’exposition de la Monnaie de Paris est érudite et assez complète.
Il est dommage cependant qu’on n’y retrouve aucune référence à l’œuvre et au travail de van Gogh, chez lequel l’argent, la monnaie et la question du « commerce d’art » (son frère travaille chez Goupil, marchand d’art, et lui-même y officiera un temps) jouent un rôle que j’avais contribué à mettre en lumière lors d’un cycle de conférences au Musée d’Orsay en octobre 2010,
Cette conférence avait alors étonné et surpris. Car elle allait à contre-courant de l’image que l’on se faisait de van Gogh. Lecteur de Bossuet et situé à mi-chemin du protestantisme (la religion de son enfance) et le catholicisme qu’il découvre, van Gogh est en effet écartelé entre les deux religions.
Ce qu’il recherche, c’est une peinture tout à la fois pauvre, ascétique, (celle des Mangeurs de pommes de terre) mais aussi bien riche et dorée. Une peinture de « diamantaire », évoquant cette « céleste monnaie » dont nous entretient Bossuet. L’artiste est bien alors celui qui transmue la réalité en une œuvre solaire, nous offrant ses "Tournesols" et l’ensemble de ces couchers de soleil où le disque doré s’apparente à un « louis d’or »
Ce livre, (Van Gogh, l’argent, l’or, le cuivre, la couleur) a depuis fait son chemin, jusqu’à influencer certains travaux qui finiront (bien évidemment à tort) par voir en van Gogh l’équivalent (secret, caché et raté) d’un « capitaliste ». - Il serait urgent donc de « relire cet ouvrage ».
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