Vendredi 12 février 2010, Colloque "L'homme et sa douleur". Fondation Singer-Polignac, Paris.
Examen du cas Antonin Artaud. En présence de ces messieurs les Académiciens (Académie des Sciences, Académie de médecine), de la famille (le neveu d'Antonin Artaud soi-même), de l'institution littéraire (représentée par Mme Grossman), de représentants du monde de la psychiatrie et d'un représentant du Parlement des Philosophes. On est, on le voit, dans le ronflant et l'institutionnel.
Claude Lévi-Strauss, académicien de son état, expliquait que la simple réunion d'un nombre réduit d'individus ouvrait la voie à une infinité d'analyses concernant les relations et les réseaux tissés entre ces mêmes individus.
Ce sont ces réseaux, ces relations et l'ensemble des enjeux sis en arrière-plan qui me sont apparus tout au long de cette après-midi de colloque et que je souhaite faire partager à la communauté des internautes.
La "puissance" invitante, tout d'abord, quelle est-elle ? La simple lecture du carton d'invitation en dit déjà beaucoup.
La séance est placée sous la haute autorité de "l'Académie française", et donc de l'État. Ceux qui invitent, ce sont les psychiatres, le corps "constitué" des psychiatres, invités à se pencher sur le cas étrange de cet autre corps "sans organes" cette fois-ci, du sieur Antonin Artaud.
Un autre feuillet du "carton" informe que la séance se déroulera "avec la participation de Monsieur Serge Malausséna, neveu d'Antonin Artaud", lequel est donc — juridiquement parlant — "ayant droit d'Antonin Artaud", habilité par la loi à parler comme il le fera en toute fin de séance (ce sont les psychiatres qui inaugureront le bal), "au nom de son oncle".
Ce colloque est donc on ne peut plus CADRÉ, NORMÉ ET BALISÉ. Les échanges, on le comprend, sont par avance positionnés sur des rails favorables aux différentes instances, Académie, Collège des psychiatres, Représentants familiaux, Représentants de l'éditeur "historique" d'Artaud, la puissante Maison Gallimard.
Ce carton d'invitation, je ne l'ai pas reçu. Et pour cause : "spécialiste" d'Artaud [sic] je "dérange" ! Et comprends bien que j'ai été (comme à l'ordinaire) soigneusement tenue à l'écart de ce débat, que mes ouvrages alimentent et où j'aurai tant de choses à dire. Monsieur Malausséna, que je croiserai au cours d'une "interruption" de la séance, se montrera d'ailleurs très surpris, voire "choqué" par ma présence…
FEUILLETON (1) : à suivre.
Lien vers la Fondation Singer-Polignac
Examen du cas Antonin Artaud. En présence de ces messieurs les Académiciens (Académie des Sciences, Académie de médecine), de la famille (le neveu d'Antonin Artaud soi-même), de l'institution littéraire (représentée par Mme Grossman), de représentants du monde de la psychiatrie et d'un représentant du Parlement des Philosophes. On est, on le voit, dans le ronflant et l'institutionnel.
Claude Lévi-Strauss, académicien de son état, expliquait que la simple réunion d'un nombre réduit d'individus ouvrait la voie à une infinité d'analyses concernant les relations et les réseaux tissés entre ces mêmes individus.
Ce sont ces réseaux, ces relations et l'ensemble des enjeux sis en arrière-plan qui me sont apparus tout au long de cette après-midi de colloque et que je souhaite faire partager à la communauté des internautes.
La "puissance" invitante, tout d'abord, quelle est-elle ? La simple lecture du carton d'invitation en dit déjà beaucoup.
La séance est placée sous la haute autorité de "l'Académie française", et donc de l'État. Ceux qui invitent, ce sont les psychiatres, le corps "constitué" des psychiatres, invités à se pencher sur le cas étrange de cet autre corps "sans organes" cette fois-ci, du sieur Antonin Artaud.
Un autre feuillet du "carton" informe que la séance se déroulera "avec la participation de Monsieur Serge Malausséna, neveu d'Antonin Artaud", lequel est donc — juridiquement parlant — "ayant droit d'Antonin Artaud", habilité par la loi à parler comme il le fera en toute fin de séance (ce sont les psychiatres qui inaugureront le bal), "au nom de son oncle".
Ce colloque est donc on ne peut plus CADRÉ, NORMÉ ET BALISÉ. Les échanges, on le comprend, sont par avance positionnés sur des rails favorables aux différentes instances, Académie, Collège des psychiatres, Représentants familiaux, Représentants de l'éditeur "historique" d'Artaud, la puissante Maison Gallimard.
Ce carton d'invitation, je ne l'ai pas reçu. Et pour cause : "spécialiste" d'Artaud [sic] je "dérange" ! Et comprends bien que j'ai été (comme à l'ordinaire) soigneusement tenue à l'écart de ce débat, que mes ouvrages alimentent et où j'aurai tant de choses à dire. Monsieur Malausséna, que je croiserai au cours d'une "interruption" de la séance, se montrera d'ailleurs très surpris, voire "choqué" par ma présence…
FEUILLETON (1) : à suivre.
Lien vers la Fondation Singer-Polignac
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