C'est à André Berne-Joffroy, conservateur au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris que je dois la découverte des dessins automatiques, montrés au cours d'une exposition qu'il avait organisée en ce lieu.
D'emblée, j'avais été frappée par le caractère si particulier de ces dessins. Par leur singularité. Effectués à grande vitesse et dans un état second, ils constituent le pendant de l'écriture automatique d'André Breton. La ligne y est souveraine. André Masson comparait cette ligne automatique à la flèche de l'archer zen.
Les figures n'y sont pas prépondérantes ; elles apparaissent fréquemment enfouies dans le lacis de la ligne, l'arabesque et le lasso des formes.
Ce fut pour moi le premier livre écrit directement à l'ordinateur, très rapidement (en deux mois) et d'une manière qui, à l'époque, m'apparut, elle aussi, comme "automatique". Je séjournai à l'époque en bord de mer et nageai fréquemment. - Je passais ainsi de l'espace trouble et comme aqueux de l'ordinateur à ces autres mouvements, ces autres lignes et ondoiements de la nage en pleine mer.
Les notes, par contre, abondantes et circonstanciées, furent ensuite ajoutées. Elles constituent, en fin de parcours, comme un second livre. À lire (pourquoi pas ?) de manière indépendante et autonome.
cf. www.editions-blusson.com
D'emblée, j'avais été frappée par le caractère si particulier de ces dessins. Par leur singularité. Effectués à grande vitesse et dans un état second, ils constituent le pendant de l'écriture automatique d'André Breton. La ligne y est souveraine. André Masson comparait cette ligne automatique à la flèche de l'archer zen.
Les figures n'y sont pas prépondérantes ; elles apparaissent fréquemment enfouies dans le lacis de la ligne, l'arabesque et le lasso des formes.
Ce fut pour moi le premier livre écrit directement à l'ordinateur, très rapidement (en deux mois) et d'une manière qui, à l'époque, m'apparut, elle aussi, comme "automatique". Je séjournai à l'époque en bord de mer et nageai fréquemment. - Je passais ainsi de l'espace trouble et comme aqueux de l'ordinateur à ces autres mouvements, ces autres lignes et ondoiements de la nage en pleine mer.
Les notes, par contre, abondantes et circonstanciées, furent ensuite ajoutées. Elles constituent, en fin de parcours, comme un second livre. À lire (pourquoi pas ?) de manière indépendante et autonome.
cf. www.editions-blusson.com
2 commentaires:
André Masson, le dessin et Léonard de Vinci.
Le travail récemment effectué par moi autour de Francis Bacon, Antonin Artaud et Léonard de Vinci (http://www.editions-blusson.com/page/xbaconartaudvinci_am.html)
m'a ramenée au temps où j'écrivais ce livre sur "les dessins automatiques" d'André Masson.
Non qu'il y ait forcément des affinités entre les dessins de la période automatique de Masson, les peintures (ou les dessins) de Francis Bacon et ces autres dessins que sont les portraits et autoportraits d'Artaud ou les gris-gris de ses cahiers d"écolier.
La question est ici celle de la ligne, des aventures, des aléas et du développement de la ligne. Et - bien sûr, au premier chef - du geste du dessinateur.
La découverte des textes consacrés par Léonard au "vol des oiseaux" m'avait éblouie. Par leur poésie et la finesse de ses analyses.
Or, des oiseaux, il y en avait précisément beaucoup dans l'œuvre d'André Masson. Tout particulièrement dans son œuvre "automatique". D'où l'utilisation assez systématique que je fis alors dans ce texte de citations de Léonard de Vinci sur le vol des oiseaux.
Ces citations me furent précieuses. Elles contribuent très largement au vol et à l'envol de ce texte qui ne fut pas seulement pour moi une aventure théorique, mais aussi une aventure musicale et poétique.
Ce texte - ce livre - date de 1988. Il constitue le fonds de toute étude du dessin automatique. La partie "historique" est distribuée dans les notes - abondantes - où se trouve marquée l'importance de la situation "de guerre" dans laquelle se sont retrouvés André Masson et nombre de ses condisciples durant la guerre de 1914.-1918 L'ébranlement du geste et des pulsions nécessaires au développement de la ligne automatique s'ancre dans ce trauma initial.
Ce livre sur André Masson plonge dans l'automatisme psychique de la fin du XIXe siècle, se voit profondément marqué par l'Orient (l'archer zen) et relève l'influence qui fut celle de Masson sur Pollock et "l'action painting".
Il est à lire dans son amplitude et sa musicalité…
Je suis revenue par la suite ("Antonin Artaud dans la guerre, de Verdun à Hitler", Blusson, 2013) sur ce grand trauma collectif et la manière dont Artaud, Masson, Breton… seront marqués par ces événements.
"Tableaux de sable" et "dessins automatiques" se retrouvent dans cette "Histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne et contemporain" (Bordas-Larousse, 1994-2017) dont je fête cette année le "trentenaire" (1994-2024).
Longues vies à tous ces tracés, dessins, miroirs, rêves et matériaux qui n'ont pas fini d'accompagner nos parcours éblouis et cabossés.
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