mardi 16 juin 2009

Lettre ouverte Affaire Artaud Le Monde 2009 — 4/6

AFFAIRE ARTAUD-LE MONDE
Plaidoyer pour la revivification des noyés
Lettre à Jean-Louis Jeannelle* et au Monde des livres.
*Auteur de l’article “L’Affaire Artaud : journal ethnographique de Florence de Mèredieu : Artaud et les jésuites” (11 / 06 / 09).


LES GRANDS PERDANTS : ARTAUD ET SON PUBLIC

Comme toujours depuis soixante ans, en cette Affaire il y a deux grands perdants :

- Artaud et son œuvre, qui demeurent sous dépendance, sous influence, livrés à la sauce qui arrange ses divers “possesseurs” ou “ayants droit” (maisons d’édition, institutions gérant les archives, héritiers, etc.).

- le public, à qui on livre (comme me l’écrivait si justement Philippe Lacoue-Labarthe en 1994) non pas “Artaud” mais “de l’Artaud”. À savoir une œuvre formatée et reformatée en termes de gestion éditoriale et commerciale. Le public reste le grand dindon de la farce, lui que les divers médias n’ont cessé de maintenir sous influence, dans le non-dit et les faux-semblants de l’Affaire.

LE TRAITEMENT DES MANUSCRITS

Quant au traitement éditorial des cahiers manuscrits d’Artaud tel qu’il fut effectué des années durant, par Paule Thévenin, l’histoire est complexe et je laisse au lecteur le soin de découvrir comment s’est construite, au fil des ans et des intérêts des uns et des autres, une bien monstrueuse légende. Le Monde aujourd’hui ne souhaite visiblement pas que toute clarté soit faite en cette affaire. Pour des raisons qui lui sont propres et qui ne concourent pas à l’établissement de ce que je persiste à nommer “la vérité de l’Affaire Artaud”.

Techniquement, il ne serait pas difficile de proposer (sur Internet, par exemple) une version numérisée des cahiers d’Artaud. C’est une question de volonté, et d’un peu de temps.
Se posent maintenant des questions de droit, lesquelles se doublent (on s’en doute) de données commerciales. Ceux qui disposent de ce droit et pourraient mettre en œuvre ce chantier, sont actuellement Serge Malausséna (ayant droit du poète), Gallimard (l’éditeur des Œuvres Complètes du poète) et la Bibliothèque nationale de France (détentrice des manuscrits).

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